Dans toute la France, le collectif "Vive l'APL" appelait ce samedi à manifester contre la baisse des aides personnalisées au logement. Et Vénissieux est la seule ville de la métropole lyonnaise à avoir répondu à l'appel.
Ce samedi, en fin de matinée, une trentaine de personnes s'étaient retrouvées devant la médiathèque de Vénissieux, non loin de l'Hôtel de ville, pour protester contre la réforme des aides au logement, voulue par le gouvernement d’Édouard Philippe. "Cette réforme est un étranglement du logement social urbain, qui est pourtant un vrai besoin", critique Michèle Picard, maire de Vénissieux. Et particulièrement pour la ville du sud de la métropole, qui compte près de 50% de logements sociaux.
Le collectif "Vive l'APL", composé notamment de syndicats et d'associations de locataires, avait appelé à manifester. Dans dix-huit villes de France, des mobilisations ont eu lieu, ce samedi à 14h. Dans le Rhône, seul Vénissieux s'est organisé, avec un retentissement assez faible. "Je pensais qu'il y aurait quelque chose à Lyon, déplore Pierre-Alain Millet, adjoint au logement à la mairie de Vénissieux. Je suis assez content que des gens de Lyon soient venus, mais le problème est que pour un premier rassemblement, on est très loin du niveau que l'on attendait."
"5 euros, ce n'est pas anodin"
Élus, locataires et membres de la CNL (Confédération nationale du logement) ont donc crié d'une seule voix leur mécontentement contre la baisse des APL de 5 euros, effective depuis octobre. "Quand on touche le RSA, et qu'il ne reste que 58 euros par mois pour vivre, c'est-à-dire moins de 2 euros par jour, 5 euros, ce n'est pas anodin", ajoute Michèle Picard, réélue en 2015 à la mairie de Villeurbanne, avec une étiquette de gauche.
Plus que cela, c'est la réduction des APL dédiées au logement social d'une cinquantaine d'euros, envisagée par l’État dès 2018, qui est dénoncée. Un "contresens", selon Pierre-Alain Millet (PCF) : "Le bailleur qui n'est qu'à 10 % d'APL ne verra pratiquement rien. Par contre, celui qui est à 70 % comme la Sacoviv, lui, paye plein pot. En d'autres termes, ce sont les bailleurs qui font les plus gros efforts de solidarité qui sont les plus impactés. C'est non seulement injuste pour les personnes, mais c'est inéquitable et inefficace."
Si les craintes étaient palpables ce matin à Vénissieux, Pierre-Alain Millet s'attend à des mobilisations plus marquantes, dans les semaines à venir : "Les associations de locataires vont se réunir mercredi pour lancer d'autres initiatives. Ce n'est qu'un premier rassemblement."