Ce jeudi matin, la cité scolaire Seguin-Sembat, qui regroupe les deux lycées du même nom, a été le théâtre d'affrontements. Une soixantaine d'individus ont tiré des mortiers sur l'établissement. Certains enseignants ont également été visés par des jets de pierres.
Mise à jour à 16h30 : Quelques heures après les jets de pierre et les incendies aux abords de l'ensemble scolaire Seguin-Sembat à Vénissieux, la préfecture de Lyon a annoncé avoir identifié "trois individus soupçonnés d’avoir pris part à cet acte malveillant". Une première interpellation a été réalisée. La préfecture promet que "des sanctions seront prises dans les meilleurs délais à l’encontre des fauteurs de trouble afin de faire respecter l’autorité de l’État et préserver l’espace scolaire".
La cité scolaire Seguin-Sembat de Vénissieux a été prise pour cible ce jeudi matin, peu avant 8h, par des tirs de mortiers. Des tirs qui, selon plusieurs syndicats enseignants qui ont publié dans la matinée un communiqué de presse, visaient directement le personnel et les enseignants des deux lycées.
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D'après la préfecture du Rhône, une soixantaine d'individus étaient rassemblés devant le lycée avant le début des cours avant que la situation ne dégénère. La façade de l'établissement scolaire qui regroupe au même endroit le lycée professionnel Marc Seguin et le lycée général et technologique Marcel Sembat a été touchée par les projectiles. Selon les syndicats des tirs de fumigènes ont également eu lieu, certains atteignant "la loge et la façade du lycée".
Une voiture incendiée
"Des poubelles et caddies remplis de matière et produits inflammables ont été incendiés devant le portail de l'établissement et celui-ci est désormais hors service" poursuivent les sections syndicales de la cité scolaire. Certains employés des deux lycées ont également été pris pour cible par des jets de pierres alors qu'ils arrivaient en voiture sur leur lieu de travail. Dans une rue jouxtant la cité scolaire, une voiture a également été incendiée.
"Ces événements inadmissibles interviennent dans un contexte de tensions grandissantes (jets de projectiles répétés dans des classes à fort effectif) accentués par la pénurie inédite de moyens humains en cette rentrée" estiment les syndicats. Selon nos confrères de BFM Lyon, en début de semaine un enseignant avait été visé par un jet d'aimant en classe.
"Le rectorat a choisi d'ignorer ces alertes"
Les personnels du lycée Sembat avaient déjà été reçus par le Rectorat le 4 septembre pour évoquer ce contexte tandis qu'une autre réunion avait été organisée le 26 septembre dernier pour 7 lycées de l'est lyonnais "connaissant les mêmes difficultés" selon les syndicats de professeurs.
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"Lors des audiences, les personnels ont alerté sur le risque à très court terme d’incident grave. La situation leur a malheureusement donné raison. Pour autant, le rectorat a choisi délibérément d’ignorer ces alertes et de ne pas débloquer les moyens permettant d’apaiser le climat scolaire" poursuivent-ils.
Le lycée n'a pas fermé ses portes ce matin pour mettre en sécurité le personnel et les élèves le temps d'un retour au calme. Les cours ont pu reprendre à 9h30 mais l'établissement reste sous surveillance policière. "Le rectorat et l’Etat, comme employeurs public, ont l’obligation de protéger la santé et la sécurité des personnels et des élèves ! Cela ne passe certainement pas par des suppressions de moyens !" concluent les syndicats enseignants.
A 15h30 ce jeudi, Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a indiqué qu'il se déplaçait en fin de journée au sein de la cité scolaire de Vénissieux. Pour rappel, la gestion des lycées est une prérogative régionale.
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