A l'initiative d'Arbi Rezgui, une trentaine de personnes ont laissé derrière elles les barres des Minguettes pour entamer un long périple en direction de Paris. L'arrivée est prévue le 31 octobre.
"Dans les quartiers populaires les problèmes sont les mêmes qu’il y a trente ans". C'est le constat qu'avait livré Arbi Rezgui en début de mois à Expressions, les nouvelles de Vénissieux. Aussi ce militant contre le racisme de 51 ans souhaite-t-il "mobiliser pour demander l’égalité". C'est ainsi qu'est né ce projet de nouvelle "marche des beurs".
Les militants se sont donc élancés hier de Vénissieux vers la capitale, qu'ils devraient rallier à la fin du mois. Après un crochet par la place Bellecour, où d'autres marcheurs ont rejoint les rangs, ils étaient une trentaine à se masser derrière la banderole "Marche citoyenne des quartiers populaires". Parmi eux, certains, comme Arbi, avaient participé à la "Marche pour l'égalité et contre le racisme" de 1983. A l'époque, plus de 100.000 personnes avaient accueilli les marcheurs à leur arrivée à Paris.
15 octobre 1983: Départ à Marseille de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, rebaptisée «Marche des Beurs». pic.twitter.com/6WAw8joRK0
— Histoire du Monde (@LeMondeHistoire) 15 Octobre 2015
"La stigmatisation s'est aggravée"
"On avait réussi quelque chose d’extraordinaire, mais pour quels résultats ?", s'interroge aujourd'hui Arbi Rezgui. S'il reconnaît que "la société a changé" depuis les années 1980, celui qui vit depuis 16 ans sur le plateau des Minguettes estime cependant que "la stigmatisation des gens des banlieues s'est aggravée".
32 ans après, il veut refaire "la marche des beurs". Car pour lui "rien n'a changé". https://t.co/hIx3FmRtDQ #AFP pic.twitter.com/BWZOR8Nidq
— Sandra Laffont (@SandraLaffont) 17 Octobre 2015
"On nous ghettoïse dans des ZUP, on nous discrimine quand on cherche un emploi. Et quand on évoque l’Islam, c’est pour parler de Daesh", confiait-il récemment à Rue89Lyon. Évoquant les propos de Nadine Morano qui perçoit la France comme "un pays de race blanche", Arbi déclare avoir "plutôt l’impression qu’on a régressé."