Vers le zéro mégot dans les rues à Lyon ?

Seize cendriers viennent d’être installés aux abords du parc Gerland, parc des Berges et du port Edouard Herriot. Objectif zéro mégot au sol.

Fraîchement installés parc des Berges et port Edouard Herriot, ces seize grands cendriers en forme de poteau ne demandent qu’à être utilisés. Ils sont facilement reconnaissables par les fumeurs grâce à leur couleur orange. Lyon se lance ainsi dans une expérimentation sur deux ans avec la structure Écomégot avec l'ambition de (re)trouver des zones zéro mégot dans la rue. Coût de l’opération : 12 000 euros.

Recyclage total et insertion professionnelle

"L’expérimentation a un potentiel pour récolter 300 000 mégots par an", s’enthousiasme Alain Giordano, adjoint au maire de Lyon en charge de la qualité de l’environnement. Écomégot s'engage sur l'installation, mais aussi la collecte, une sensibilisation et un recyclage total. L'entreprise mise également sur l'insertion lors de l'ensemble de ses processus. Deux valorisations de ces déchets sont déjà prévues :  une semi-énergétique où le mégot est mélangé avec du bois de palette et serait utilisé dans la cimenterie, une de valorisation où la matière est séparée en deux : le papier qui représente 30% du mégot devient un bio-déchet et la partie la plus délicate, le filtre, sera dépollué.

Un mégot jeté, 500 litres d’eau pollués

Rien qu’en France, on dénombre 40 milliards de mégots jetés par terre, soit presque la moitié de la consommation et le résultat sur l’environnement n’est pas sans conséquence. Un mégot met 12 ans à se dégrader et peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau, à lui seul. La collaboration d’Écomégot sur le projet est, certes, de récupérer les mégots mais d’aller plus loin en sensibilisant les fumeurs sur leurs gestes. "Il faut que les gens comprennent la démarche et les enjeux. On n’est pas là pour stigmatiser les fumeurs", souligne Lisa Duvillard. "Les gens se reposent sur le fait que leur mégot va être obligatoirement ramassé par les services propreté des villes. Or, ce n’est pas toujours le cas et les mégots sont emportés par les balayeuses, finissent dans le caniveau et se retrouvent dans les océans", déplore-t-elle. À Bordeaux, où Écomégot a été créé en août 2016, 5 000 personnes ont ainsi pu être sensibilisées à cette réalité.

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