Dans un contexte de forte sécheresse, l’Agence de l’eau veut travailler avec les agriculteurs du Rhône veut développer une agriculture plus économe en eau et moins polluante.
La sécheresse historique de l'été dernier, combinée à la sécheresse hivernale en cours, laisse craindre une nouvelle année de tension au niveau de la ressource en eau. De quoi nourrir l'inquiétude des agriculteurs, alors qu'à l’échelle du bassin Rhône-Méditerranée l’agriculture est le 1er utilisateur d’eau. Selon les chiffres de l'Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (RMC), le secteur serait responsable de 49% des volumes prélevés.
"C’est donc sur ce secteur qu’il faut agir en priorité" ,insiste Hélène Pringault, experte agriculture et environnement à l’Agence de l’eau. Cette semaine, Quentin Augay, un éleveur de volailles et de vache allaitantes à Saint-Nizier-d’Azergues nous confiait sa préoccupation, "on voit bien qu’il n’y a plus d’eau dans les rivières. Ce manque ne devrait pas seulement alerter les agriculteurs, au contraire tout le monde devrait avoir peur".
Économiser l’eau
Afin de limiter la consommation d'eau, l'Agence de l'eau accompagne donc les professionnels du secteur dans la "modernisation de leurs équipements" précise l’experte en agriculture et environnement. Entre 2019 et 2022, elle a ainsi débloqué plus de 237 millions d'euros d'aides pour les agriculteurs, dont 187 millions d’euros ciblés sur la reconquête de la qualité de l’eau et de la biodiversité.
Selon un communiqué de l'Agence de l'eau RMC, cet apport financier a permis d'améliorer le maintien de l’eau dans les sols, le pilotage de système d’irrigations, un choix de variété plus résistante à la chaleur, mais aussi une récupération d’eau plus importante en hiver.
Protéger les rivières du département
En parallèle d’une agriculture plus sobre en eau, le retour d’une bonne qualité de l’eau est indispensable pour les futures années. D'ici 2027, l'organe du Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie s'est fixé pour objectif de réduire la pollution des rivières du Nord bassin, alors qu'aujourd'hui 64% contiennent des pesticides. "Tous les ans, il a un état des lieux de chaque rivière, un contrôle et des analyses. On s’aperçoit de cette forte pollution", appuie Hélène Pringault. La pollution liée aux pesticides est aujourd’hui d’autant plus marquée puisqu’elle est "le premier facteur de pollution dans les ruisseaux".
La mise en place de filières agricoles viables économiquement et durables du point de vue environnemental devrait s’intensifier pour veiller a protéger la ressource en eau. Un accompagnement de plusieurs années est ainsi mis en place "de façon à aider les agriculteurs sur leur façon de produire avec aussi l’apport de matériels plus récents et innovants".
Malgré la mise en place de ces différents dispositifs, l’Agence de l’eau RMC doit aussi s'adapter au grès de l’évolution du climat. "D'une année sur l’autre, le climat peut-être totalement différent. Il faut donc veiller à refaire des modifications", explique Hélène Pringault.
Vous voulez parler de l'eau qui est puisée dans la nappe du Rhône au sud de Lyon et qui arrose nos légumes avec des PFAS (ces polluants éternels et ultra-nocifs pour la santé) ?
Le scandale va finir par être grand-public.