Les rayons de ce dark store lyonnais, qui se présentent comme ceux d’un supermarché, comptent plus de 2 000 références, en produits secs et frais. Pâtes, alcools, yaourts, shampoings… tous les produits d’une supérette classique sont proposés @Antoine Merlet

Vers une meilleure régulation des "dark stores" et "dark kitchens" à Lyon ?

Mi-août, le maire de Lyon et les édiles de plusieurs villes de France s’étaient fermement opposés à un projet de décret du gouvernement qui aurait facilité l’implantation des "dark stores" et des "dark kitchens" en centre-ville. L’État a finalement assoupli sa position, permettant une meilleure réglementation de ces entités. 

"Victoire", s’est félicitée mardi 6 septembre sur Twitter Camille Augey, l’adjointe au maire de Lyon en charge de l'Emploi et de l'Economie durable. "Victoire", car après de nombreuses semaines d’incertitudes, la ministre Olivia Grégoire, chargée des Petites et Moyennes entreprises et du commerce, a clarifié sa position sur  les "dark stores" et les "dark kitchens" après avoir donné des maux de tête à de nombreuses municipalités. 

La ministre a assuré mardi que dans un arrêté à paraître "les dark stores sont considérés en termes de sous-destination comme des entrepôts, qu'il y ait ou pas un point de retrait". Autrement dit, si le Plan local d’urbanisme d’une commune interdit ce type d’activité, ces enseignes n’étant plus considérées comme des commerces pourront être contraintes de fermer. Concernant les "dark kitchens", l’État, en accord avec les élus, a décidé de "créer une nouvelle catégorie spécifique", elles ne seront donc pas considérées comme des restaurants. 

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"Pas la fin des dark stores"

Pour autant, cela ne signifie "pas la fin des dark stores" assure Olivia Grégoire, le texte doit être un "outil pour que les collectivités locales et maires puissent réguler, les interdire ou pas en fonction de leurs souhaits". À Lyon ou encore Villeurbanne, si ces lieux s'attirent les foudres aussi bien d'élus de droite que de gauche, c'est notamment, car, à l'inverse des magasins, ils n'accueillent aucun client. Or, ils s'établissent bien souvent dans les locaux d'anciens magasins, puisqu'ils recherchent les mêmes caractéristiques immobilières : rez-de-chaussée, grande surface, place de livraison… Et charrient leur lot de nuisances pointées du doigt par certains riverains du fait du va-et-vient des livreurs, impactant ainsi la convivialité et la qualité de vie urbaine selon leurs opposants. 

Sous l'impulsion du développement très rapide d’enseignes comme Gorillaz, Flink, Getir ou encore Cajoo, l’implantation de ces lieux a explosé dans les grandes villes de France après avoir quadrillé Paris. À Lyon, leur nombre demeurait restreint jusqu’à présent. Ils étaient une dizaine en début d’année, après l’arrivée des premiers acteurs lors de l’été 2021. 

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"Pas se limiter à un débat d'urbanistes"

Les élus qui demandaient mi-août dans un courrier "que les communes où prospère ce type d'activités disposent des moyens juridiques de les réguler et de lutter efficacement contre toutes les externalités négatives que celles-ci produisent" ont donc été entendus par le gouvernement. 

Toutefois à en croire Camille Augey, tout n’est pas terminé et le "le travail ne doit pas se limiter à un débat d'urbanistes ! Ces nouvelles activités posent la question du devenir du commerce, de l'uberisation de notre société, de la déshumanisation de nos échanges. Nous devons créer un vrai débat autour de ces sujets", lance l’élu écologiste. Des propos qui font écho à ceux du maire Grégory Doucet il y a quelques semaines lorsque dans un Tweet il écrivait "Pollutions, dégradation du cadre de vie, fragilisation du commerce local, précarisation des livreurs : ce n'est pas le modèle de société que nous souhaitons".

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