Le président de l'association de cyclistes AF3V (Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes), Pierre Hémon, aussi ancien élu écologiste à la Métropole, était sur le plateau de l'émission "6 minutes Chrono" pour défendre le tracé de la ViaRhôna retoqué entre Lyon et Givors.
La ViaRhôna est cette piste cyclable touristique de 815 km qui relie la Suisse à la Méditerranée en longeant le Rhône. Quasiment achevée, seul le tronçon entre Lyon et Givors n'est pas encore réalisé malgré 20 ans de discussions pour déterminer un tracé. La Région AURA qui était chargée de réaliser cette portion, a abandonné la maîtrise d'ouvrage et le financement cet été. Son tracé avait reçu deux avis défavorables : de l'enquête d'utilité publique, et des écologistes de la Métropole de Lyon. La responsabilité de la réalisation et son financement reviennent donc à la Métropole de Lyon.
De fait, les élus écologistes de la Métropole de Lyon avaient pointé l'impact d'une telle construction sur ces zones naturelles protégées ainsi que le manque d'informations de la région de Laurent Wauquiez (LR), dans la foulée de l'enquête publique.
Un espace déjà fréquenté
En parallèle, l'association de cycliste AF3V (Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes) continue à défendre l'itinéraire retoqué, par la voix de son président Pierre Hémon : "On soutient ce tracé car c'est un magnifique tracé. Il permettrait aux cyclistes de découvrir la beauté des bords du Rhône comme la connaissent les 139 000 personnes qui y vont déjà chaque année à pied, à VTT. Ce tracé permettrait de mettre en valeur un patrimoine culturel, un patrimoine naturel et même un patrimoine historique avec tous les ports du Rhône. Il reste de nombreuses traces de ce passé, il y a des bassins de joute."
Préservation de l'environnement ou promotion des mobilités douces ?
Interrogé sur le conflits d'usage entre préservation de l'environnement et promotion des mobilités douces, Pierre Hémon répond : "C'est peut-être un faux paradoxe : le cycliste n'est pas Attila qui détruit tout sur son passage. Au contraire, si on aménageait une circulation cycliste comme cela a été fait ailleurs, on protégerait cet espace naturel sensible. En effet, on limiterait les lieux de circulation pour ne pas aller piétiner certains endroits, pour que les usagers n'aillent pas ailleurs. Il y a de nombreux exemples d'espaces naturels sensibles qui sont traversés par des voies vertes, des vélo-routes. Cela permet d'organiser la visite, de protéger le site. Ce n'est pas le vélo contre la nature, c'est le vélo pour la nature, et la nature ensembles."
Il poursuit en mettant en avant que les espaces protégés sont déjà fréquentés et qu'il vaut mieux réguler ces fréquentations : "Pendant la crise sanitaire, on a vu la fréquentation de ces espaces naturels exploser. C'est ce qu'on appelle l'anthropisation. Des gens allaient se promener, certains venir faire des barbecues. Il faut que cela se perpétue, car c'est profiter de la nature à proximité de Lyon, et en même temps il faut la protéger en l'organisant."
Retourner à la table des négociations
Plusieurs opposants à ce tracé évoquent aussi les risques d'inondation du tracé proposé : "Ce n'est pas parce que c'est inondé 15 jours par an que l'on va interdir le reste de l'année" répond le président de l'AF3V. Il développe en argumentant en faveur de nouvelles négociations entre la Région AURA et la Métropole de Lyon : "On avait demandé au préfet de réunir la Région (de Laurent Wauquiez) et la Métropole de Lyon (majorité écologiste) autour d'une table pour négocier. On voit bien que ce qui se joue ne concerne pas seulement la ViaRhôna, et cela ne nous regarde pas."
Il conclut en mettant en avant le retard que causent ces tensions politiques entre la Région et la Métropole : "On sait que, vu comme c'est parti, ce sera pour 2030. On parle de ce tronçon depuis 2000. On ne peut pas abandonner."
Une mobilisation soutenue par d'autres associations : Collectif Vélo Aura, La Ville à Vélo, Collectif Valve, Comité Rhône-Métropole de la FFVélo (Fédération Française de cyclotourisme) et Les Vélographes.
Pour aller plus loin sur le sujet, Lyon Capitale a consacré un dossier entier sur les raisons techniques et politique du blocage de la ViaRhôna au sud de Lyon.
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Lyon/Vienne ? Une légion romaine aurait réglé le problème en une expédition !
Ils auraient été bien perplexes de voir le couloir de la chimie et de constater que ce mur était aussi en train de dégrader l'environnement des habitants.