Le chef Christophe Marguin, président des Toques blanches lyonnaises, est l'invité de 6 minutes chrono. Il ne mâche pas ses mots sur le projet à Lyon de Cité de la gastronomie.
La Métropole de Lyon présentait le 2 septembre dernier, avec le chef trois étoiles Régis Marcon et le PDG du groupe Seb, Thierry de la Tour d'Artaise, le nouveau projet de Cité internationale de la gastronomie.
"Putain, deux ans !" La fameuse phrase de Jacques Chirac aux Guignols de l’info pourrait s’accorder aux petits oignons à l’expectative de toute une ville pour la réouverture de sa Cité de la gastronomie avariée, au cœur du Grand Hôtel-Dieu, vaisseau amiral du patrimoine local amarré le long du Rhône. Il faudra en effet patienter jusqu’en 2023 pour avoir quelque chose de consistant à se mettre sous la dent. La Cité internationale de la gastronomie entame en effet la deuxième phase de son nouveau projet.
"Avec tout le respect que j'ai pour Régis Marcon, comme ça se fait qu'on n'ait pas choisi un chef lyonnais?"Christophe Marguin
Si Christophe Marguin, chef du restaurant Le Président (Lyon 6e) et patron des Toques blanches lyonnaises (association qui regroupe près de 120 cuisiniers), se félicite de la présence des chefs cuisiniers dans le comité d'experts chargé de l'élaboration de la future Cité internationale de la gastronomie, il regrette que ce ne soit pas un chef du cru, de Lyon, qui ait été choisi comme pilote stratégique de la Cité : "Comment ça se fait qu’on ne choisisse pas un chef lyonnais ? C’est Régis Marcon... avec tout le respect que je peux avoir pour lui... je pense que ça aurait été bien que ce soit un chef lyonnais. Et puis lorsque les Espagnols avaient été choisis, on avait complètement été écarté du projet. On a vu le résultat."
"On va encore jeter 2 millions d’euros à la poubelle."Christophe Marguin
Quant à la "période probatoire" de deux ans de réflexion que souhaite mener la métropole de Lyon de Bruno Bernard (EELV), le président des Toques blanches lyonnaises a l'estomac dans les talons : "on donne 1 million d’euros chaque année pendant deux ans pour réfléchir. Je ne pense qu’il y a besoin de dépenser 2 millions d'argent public pour réfléchir sur un projet sur lequel de gros travaux ont été faits; il faut certainement les modifier.... Mais on va encore jeter 2 millions d’euros à la poubelle. "
"Ce qui est important c'est de mettre les produits et les fournisseurs en avant."
Christophe Marguin
Si le Grand Lyon a présenté sa "méthodologie" pour l’élaboration de son nouveau projet de Cité de la gastronomie - nouvelle gouvernance, lancement d’une grande concertation des métiers de bouche et des citoyens (sélection, tirage au sort à l’étude) et expérimentation des usages - Christophe met l'accent sur un point : "ce qui est important c'est de mettre les produits en avant. La gastronomie ne peut exister sans ces produits. On a la chance d’avoir des fournisseurs extraordinaires autour de Lyon. Il faut les valoriser."
A Lyon Capitale, Jérémy Camus, vice-président de la Métropole de Lyon en charge du dossier expliquait : "ces retours d’expérience nous permettront de dessiner notre proposition.On ne ferme aucune porte."
Les portes de la Cité de la gastronomie le seront encore jusqu'en 2023.
Avec les propos qu'il a eus envers la Mairie de Lyon, il pense que personne ne va lui en tenir rigueur et l'écouter.
Ce lieu devrait être un "musée des musées lyonnais",
avec une sorte d'échantillons de ce qu'il y a dans tous les autres musées de la ville, afin d'en montrer leur richesses et de promouvoir le savoir. Ainsi, placé au centre de la ville, ce musée des musées permettrait de promouvoir tous les autres musées dont la plupart est même "inconnue des lyonnais" (si on leur demande l'adresse ou le contenu).
Idée idiote ?