Haine et mépris. Telle a été l'attitude de Bernard Rivalta lors du Comité syndical du Sytral qui s'est tenu ce jeudi. Les deux marchés attribués à l'entreprise Cholton n'étaient pas mentionnés dans l'ordre du jour du Sytral, mais Rivalta était attendu pour rendre compte de sa décision d'annuler ces marchés attribués selon des critères qui suscitent la polémique (lire ici).
"c'est ça, ouais!"
Haine et mépris tout d'abord pour la presse qui a évoqué l'affaire: « Les journalistes qui écrivent tout ça, c'est les journalistes qui ont fait faillite avec leur canard. [ça, c'est pour Lyon Capitale], puis ils viennent nous expliquer comment il faut faire. Il y en a un autre qui ne vit que des publicités de la communauté urbaine, du conseil général, de la ville de Lyon, et après ils viennent faire des leçons de morale sur l'utilisation de l'argent public » [et ça, c'est pour Les Potins d'Angèle]. Mais Bernard Rivalta a surtout réservé sa haine et son mépris pour les élus qui ont, en vain, chercher à lui demander des explications. Denis Broliquier (droite) et Béatrice Vessiller (Verts) ont tour à tour été muselés et empêchés de s'exprimer avec le silence complice des autres élus présents à ce comité syndical. Avec la morgue de ceux qui ne souffrent aucune critique, Rivalta a couvert l'intervention de Denis Broliquier par des « Ouais!, ça va ces discours que vous avez tout le temps! C'est ça, ouais!... ça va, ça va... ouais, ouais, allez, allez!... mais c'est ça! » et il a renvoyé Béatrice Vessiller dans ses cordes par un « Quand vous aurez voté le budget vous, vous viendrez faire des observations! ».
Le courrier qui pose les réserves
Mais Rivalta s'est néanmoins exprimé et a livré quelques informations pour tout dire accablantes pour lui et le Sytral. Tout d'abord, on apprend que le représentant de « la concurrence et des prix a posé des réserves » indique Bernard Rivalta. Un membre de la répression des fraudes et de la concurrence présent lors de la commission d'appel d'offres a vraisemblablement fait parvenir un courrier daté du 4 décembre à Bernard Rivalta qui ne l'a reçu, dit-il, que le 23 décembre par coursier. Ce courrier fait part de « réserves » quant à la régularité dudit marché. Lors du comité syndical, Bernard Rivalta a demandé « publiquement » aux élus présents lors de cette commission d'appel d'offres de dire s'ils ont « entendus le représentant de la concurrence et des prix nous demander de poser des réserves au compte-rendu ». Tous ont nié que le représentant de la concurrence ait apporté des réserves au sens juridique.
L'injonction du préfet
Une autre information de nature surprenante a été livrée ce jeudi par Rivalta. D'après ses dires, il semble que c'est le préfet lui-même qui lui a demandé d'annuler les deux marchés. Un courrier du secrétaire général de la préfecture datée du 21 janvier dernier et que Lyon Capitale a pu consulter semble pourtant expliquer que la décision de « retrait de ce marché » émane plutôt du Sytral. Qui de la préfecture ou de Bernard Rivalta dit vrai? Une annulation franche de la préfecture (ce qui est en son pouvoir) aurait été un camouflet politique. Dés lors, y aurait-il eu une discussion de coulisses entre le préfet et Rivalta ? Nous avons contacté la préfecture jeudi soir sans que celle-ci ne parvienne néanmoins à confirmer ou à infirmer cette information.
Béatrice Vessiller a quitté les locaux du Sytral en lançant une petite pirouette : « manquerait plus que l'entreprise Cholton fasse un recours parce qu'on a annulé le marché! ». À noter, l'absence de Gérard Collomb lors de ce comité syndical du Sytral.
@Tob. Merci, c'est corrigé!!!
C'est minable ! Quand le procureur se saisit des dossiers relatifs à la gestion du SYTRAL, sous l'ère RIVALTA/COLLOMB ?La majorité des élus de gauche sont pitoyable ! Pour les prochaines régionales, je vote pour la liste du NPA. Au moins eux, ils n'ont pas de fric public dans leurs poches et des comptes en suisse !