Touraine
© Tim Douet

VIH : un laboratoire des HCL attend les résultats d'un remède

Le cas d'une jeune fille de 18 ans contaminée par le sida et désormais en rémission a défrayé la chronique ces jours-ci. Des cas similaires existent, et des recherches tentent de combattre le virus, notamment à Lyon.

Il y a deux jours, l’histoire d’une jeune fille de 18 ans était révélée dans la presse : atteinte du sida depuis sa naissance (contamination par la voie materno-fœtale), elle serait désormais en rémission complète après douze ans sans prise de traitement.

Un cas unique ? “C’est unique, si l’on considère qu’elle a été infectée à la naissance, de façon prouvée. La maladie ne progresse pas, elle n’est pas contagieuse, c’est donc visiblement une rémission totale, nous explique le député du Rhône Jean-Louis Touraine, médecin spécialiste de l’immunologie et du sida. C’est un cas anecdotique, mais qui existe bien. Et il en existe d’autres ayant atteint la rémission par des moyens différents : ce sont les 1 % qui montrent que la perspective du vaccin est possible.”

Depuis les années 1990, Jean-Louis Touraine a pris part à des travaux lyonnais cherchant à endiguer le virus du sida. L’une de ces premières études avait montré qu’une rémission presque totale était possible. À l’époque, des homosexuels avec un partenaire sexuel régulier avaient développé des immunités cellulaires, sans pour autant transmettre le virus à leur partenaire. “À chaque fois, cela suppose une contamination de faible quantité, et des gènes génétiquement puissants. Il y avait parmi eux des “contrôleurs de virus” : des gens dont le système immunitaire est capable de tapir le virus dans des endroits de l’organisme inatteignables. À chaque fois, cette résistance se faisait très tôt après l’obtention du virus”, précise Jean-Louis Touraine.

La thérapie génique : une solution ?

En 2011, Jean-Louis Touraine et le docteur Kamel Sanhadji ont lancé un nouveau programme de recherche au laboratoire Immunologie et Sida des Hospices Civils de Lyon. Un traitement à base de thérapie génique, c’est-à-dire utilisant les gènes pour travailler à la “racine du mal”. Ces recherches sont actuellement les seules en cours à Lyon sur le VIH. “Nous humanisions des souris en leur greffant des cellules humaines, avant de les infecter. Puis nous ajoutions deux gènes de résistance. Ce processus permet d’isoler le virus. Tandis qu’une thérapie classique fait baisser de cent mille la quantité de virus dans le corps, la thérapie génique le réduit à la puissance un million !” avance le chercheur.

Le problème, c’est que les moyens les plus efficaces sont aussi les plus dangereux, et la thérapie génique sur l’homme est très encadrée en France, à raison”, poursuit Jean-Louis Touraine. Les derniers résultats de la thérapie génique, réalisés sur d’autres variétés de supports, sont en cours d’analyse et seront bientôt publiés. Mais, si la thérapie génique des médecins lyonnais était testée sur l’homme, elle aurait aussi un coût : plus d’un milliard d’euros.

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