Dans le cadre de la Journée mondiale des premiers secours, le 10 septembre, la Ville de Villeurbanne et la Croix-Rouge française se sont associées pour créer un événement de formation aux gestes de premiers secours sur la place Charles-Hernu. Corinne Bernard, chargée de projet en promotion pour la santé pour la Ville de Villeurbanne, et Cyril Perronnet, responsable départemental des actions jeunesse et volontariat pour la Croix-Rouge dans le Rhône, ont répondu aux questions de Lyon Capitale.
Lyon Capitale : En quoi consiste la journée mondiale des premiers secours ?
Cyril Perronnet : La Croix-Rouge française est une des sociétés nationales du mouvement international de la Croix-Rouge. Ce mouvement a décidé que le deuxième samedi de septembre avait lieu la Journée mondiale des premiers secours. L’objectif de la Croix-Rouge, c’est de démontrer l’importance de connaître les gestes de premier secours dès le plus jeune âge. Elle propose pour cela différentes formations, plus ou moins courtes, comme le diplôme d’Etat, le PSC1. Le but de cette journée à Villeurbanne, c’est de s’installer sur la voie publique afin de sensibiliser la population, les Villeurbannais, toute personne qui passe sur cette place. L’important, c’est de les initier aux premiers secours et que derrière, ils aient l’envie de se former au PSC1.
La Croix-Rouge a mis en place un partenariat avec la Mairie de Villeurbanne, une première. Pourquoi ce partenariat et quel rôle tient la Mairie de Villeurbanne dans l’organisation de cet événement ?
Corinne Bernard : La Ville de Villeurbanne a installé des défibrillateurs sur la voie publique en 2010. C’était une des premières villes à en installer autant. Mais derrière on s’est aperçus que les gens ne les utilisaient pas parce qu’ils n’étaient pas suffisamment formés et informés. On s’est dit que ce qui serait intéressant c’est de mettre en place des formations régulières. En tant que collectivité, nous n’avons pas le droit de dispenser des formations au titre de la Ville. Nous avons donc signé une convention avec la Croix-Rouge française. Nous avons notamment embauché deux jeunes en emploi avenir (contrat d'aide à l'insertion destiné aux jeunes particulièrement éloignés de l'emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique NDLR), qui sont des agents de la Ville, formés et accompagnés par la Croix-Rouge. Ils interviennent sur le temps périscolaire et dispensent des formations grand public. Le partenariat a été signé au mois d’octobre l’année dernière, c’était donc l’occasion cette année d’organiser la Journée mondiale sur le territoire de Villeurbanne.
Qu’est-ce qui est organisé aujourd’hui sur la place Charles-Hernu ?
C.P. : La Croix-Rouge, avec ses formateurs, ses initiateurs et ses logisticiens ont installé sur la place Charles-Hernu des tentes de formation où des formateurs initient chacun 8 participants aux gestes de premiers secours. Il y a différentes formations : l’alerte, la PLS (Position Latérale de Sécurité), l’arrêt cardiaque, le bouche-à-bouche, les défibrillateurs. À la fin, les participants reçoivent une attestation de sensibilisation et, derrière, peuvent avoir l’envie de passer le PSC1. Et le petit plus qu’on a cet année, et on est les seuls en France à le faire, c’est l’équipe Jeunesse qui a mis en place ce qui s’appelle le « Théâtre des gestes qui sauvent ». C’est une équipe de jeunes volontaires en service civique et de bénévoles qui jouent sur une estrade des mini-scénettes en situation pour montrer ici encore l’importance des gestes de premiers secours. A la fin de chaque scénette, un formateur débriefe et explique le bon geste à réaliser.
Le thème de cette journée mondiale est « Premiers secours pour et par les enfants ». Comment les former ?
C.B. : Nous avons un stand d’éveil et pré-éveil. Nous travaillons essentiellement sur l’alerte et la protection.
C.P. : Oui, on est sur du 3-6 ans. On utilise des fiches memory, avec des éléments simples, pour que les enfants puissent sauver un proche s’il y a un problème : qui appeler ? Le 15 ou le 18 ? Sur quelle touche on appuie ? Qu’est-ce qu’on peut dire ? Quand est-ce qu’on raccroche ? Il faut savoir qu’en France, on est un pays où l'on a énormément de gens qui ne sont pas formés aux premiers secours. Dans les pays nordiques, les gens sont formés dès le plus jeune âge dans les établissements scolaires. On a encore énormément de travail à faire sur ce sujet-là. Et le partenariat avec la Mairie de Villeurbanne et les emplois d’avenir nous permettent vraiment d’amplifier ce travail.
Les formations aux premiers secours ne devraient-elles pas être obligatoires ?
C.B. : On manque des moyens matériels et humains. Qui payerait ?
C.P. : Oui, les formations ont un coût. Ce sont les participants qui payent leurs formations. Dans les établissements scolaires, en principe, il est demandé aux enseignants de s’assurer de la formation des enfants. Mais ils n’ont pas forcément le temps de le faire, déjà qu’ils n’ont pas le temps de boucler les programmes ... Mais il y a déjà des actions qui vont dans ce sens comme, depuis 3 ans, des modules de formation de la Croix-Rouge lors de la Journée d’appel à la défense ou l’impossibilité, en principe, de se présenter au Brevet des Collèges sans le PSC1. Ces formations, c’est un combat que mène chaque jour la Croix-Rouge. Avant on avait des formations longues, et de plus en plus on privilégie des initiations en 35 minutes. Il faut se dire quand même que ce qui est fait par la Mairie de Villeurbanne et la Croix-Rouge française, ça rentre vraiment dans le cadre de la Santé publique et de la Sécurité civile du ministère de l’Intérieur.