Villeurbanne : Les Atelières vont déposer le bilan

La coopérative de corseterie haut de gamme qui employait quelques anciennes salariées de Lejaby est en cessation de paiement. Le tribunal de commerce de Lyon pourrait prononcer son dépôt de bilan ce mardi.

L'histoire des Atelières est faite de remous, mais c'est peut-être bien l'ultime rebondissement et la fin d'une belle aventure qui s'annoncent avec le dépôt de bilan de la coopérative de corseterie ce mardi, devant le tribunal de commerce de Lyon.

Selon une information du Figaro, confirmée par plusieurs salariées de la coopérative, l'atelier villeurbannais de fabrication de sous-vêtements haut de gamme estampillés made in France est en cessation de paiement depuis le 5 février. Muriel Pernin, la présidente fondatrice des Atelières, qui n'était pas joignable ce lundi matin, a déclaré au Figaro : "Selon toute vraisemblance, la société sera liquidée."

Les Atelières n'auront finalement pas réussi à trouver leur modèle économique, sur ce secteur du haut de gamme. Il y a quelques mois de cela, Muriel Pernin expliquait à Lyon Capitale avoir tissé des partenariat avec l'Insa pour réinventer un modèle d'organisation de production. "Une approche sérieuse et scientifique" qui avait permis aux Atelières de rentrer dans les critères de la Banque publique d'investissement (BPI). "Nous avions aussi perdu beaucoup d’argent à tenter de trouver cette organisation spécifique", expliquait alors Muriel Pernin.

La crise de mars 2014

Car, en mars 2014 déjà, la coopérative qui employait quelques anciennes salariées de Lejaby battait de l'aile. Une souscription avait alors été lancée, qui avait permis d'éviter de peu le dépôt de bilan. Le ministre du Redressement productif de l'époque, Arnaud Montebourg, était également intervenu, pour inciter les banques à prêter 350 000 euros à la start-up. Ce coup de pouce intervenait juste après que Muriel Pernin s'était montrée très critique envers les établissements bancaires.

"J'ai critiqué la BPI et la frilosité des banques. J’aurais préféré que les choses se passent autrement, mais je ne ne le regrette pas. J’ai émis des critiques qui me sont revenues en boomerang. Quand on met de la force, on reçoit de la force en retour", expliquait Muriel Pernin en août dernier à Lyon Capitale, alors que la coopérative avait finalement réussi à recapitaliser son entreprise à hauteur de 800 000 euros.

Crise russe

L'entreprise a peut-être joué de malchance. En effet, selon la fondatrice des Atelières, citée par Le Figaro, "la lingerie de luxe a beaucoup misé sur le marché russe, qui a énormément souffert de la crise dans ce pays. En 2014, notre principal client, Maison Lejaby, nous a fait fabriquer 6 500 pièces, contre 14 000 prévues".

En raison de l'inertie des banques et de leur lenteur à créditer l'argent promis, les Atelières auraient tardé à pouvoir mettre en place leur boutique en ligne pour vendre leur collection pour les fêtes de fin d'année. Le contexte des attentats début 2015 aurait également miné les ventes en vue de la Saint-Valentin. À tel point que les pertes s'élèvent aujourd'hui à près de 800 000 euros, après une année où le chiffre d'affaires aura été de moins de 250 000 euros, soit le quart de celui initialement prévu.

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