Villeurbanne : les Puces du canal fêtent leurs 20 ans

Les Puces du canal, à Villeurbanne, fêtaient ce week-end leurs 20 ans. L’occasion de visiter cet endroit à l’ambiance si particulière et riche en trouvailles.

Puces du canal, 20 ans

©Clémence Cluzel
Puces du Canal, le Hangar

Que l'on vienne pour flâner, à l'image de Jean-Claude, un retraité lyonnais, ou pour acheter, les puces sont un endroit à l'atmosphère particulière où convivialité et nostalgie se mêlent, un endroit à l'ambiance familiale dans un décor hétéroclite, entre tôle et béton, vieux et neuf.

“Je flâne, je regarde ce que les stands proposent... On retrouve des vieilles choses que l'on avait autrefois comme le Solex. Ça me rappelle mon enfance et ma jeunesse !" raconte Jean-Claude, un habitué qui vient tous les mois pour le plaisir des yeux. Même s'il "n'a plus de place pour acheter", il est néanmoins en quête d'un Graal : "Un vieux phonographe. Mais je ne l'ai pas encore trouvé !"

Puces du canal, 20 ans

©Clémence Cluzel
Le village des containers ouvert en 2013

La réputation de ce grand marché du bric-à-brac où l'on trouve de tout n'est pas usurpée : il y a aussi bien des meubles anciens que des objets devenus collectors, à l'image du bac à glaçons en forme de pomme ou encore des vieux transistors. Certains objets, insolites, font sourire les visiteurs, tandis que les détournements, à l'exemple d'un moule devenu abat-jour pour une suspension, étonnent et donnent des idées. Les chineurs, les esthètes des beaux objets ou les passionnés de décoration sont ici chez eux.

Puces du canal, Bacs à glaçons en forme de pomme

©Clémence Cluzel
Bacs à glaçons en forme de pomme

500 000 visiteurs par an

Ce deuxième plus grand marché aux puces de France en terme de superficie (après celui de Saint-Ouen, en région parisienne) accueille chaque année quelque 500 000 visiteurs, sur 50 000 m2 (dont 10 000 m2 couverts). Un beau succès pour cette initiative lancée par Denise David et Jean-Pierre Gaboriaux, qui décidèrent d'installer les nouvelles puces en septembre 1995 près du canal de Jonage, à Villeurbanne.

Espace et proximité avec la Feyssine (ancienne localisation des puces), en faisaient un endroit rêvé pour mettre fin aux puces “baladeuses”. En effet, d'abord situées place Rivière, celles-ci furent délogées pour des raisons urbanistiques dans les années 1970, avant d'atterrir à la Feyssine, d'où elles durent partir pour cause de construction du périphérique nord. Elles migrèrent alors vers les anciens docks de Vaise, emplacement qui allait devenir un pôle d'accueil pour les entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies.

Puces du canal, 20 ans

©Clémence Cluzel
Des ceintures pour toutes les tailles...
Puces du canal, 20 ans

©Clémence Cluzel
Le Hangar

Aujourd'hui, bien implantées, les puces n'en finissent pas de se développer. Le lieux est divisé en quatre “pôles”, sans qu'il existe de démarcations notables entre les différents espaces :

– la partie la plus ancienne, le Hangar, regroupe des antiquaires qui proposent meubles anciens, objets de décoration, tableaux...

la halle Louis-la-Brocante regroupe des stands alignés, à la manière d'une galerie commerçante

– créé fin 2013, le village des containers est axé sur le design et le contemporain

– enfin, l’École mise sur la récup', la restauration, le design épuré, le vintage.

“Une clientèle jeune et à la mode”

Puces du canal, le village des containers

©Clémence Cluzel
L'entrée du village des containers

"Ces deux dernières zones attirent plutôt une clientèle jeune, à la mode", remarque Cécile Missol, une exposante basée à l'École. "Ma clientèle est variée, mais j'ai plusieurs clients qui sont étudiants et jeunes actifs. Ils viennent pour meubler leur appart’, lui donner une touche personnelle. Ou alors ils veulent retaper des meubles qu'on leur a donnés pour leur apporter une touche plus moderne", explique cette jeune marchande installée depuis un an.

Pour leurs 20 ans, les puces continuent d'innover puisque deux nouveaux bâtiments, le 1 000 et le Graff ont été inaugurés.

Puces du canal, Guinguette

©Clémence Cluzel
Une guinguette

L'ambiance est familiale et détendue du côté du canal. On croise aussi bien des chineurs, amoureux de l'objet, que des jeunes adultes soucieux de trouver des éléments de décoration originaux qui changeraient un peu d'Ikea. Les collectionneurs viennent plutôt faire leurs achats le jeudi, lors du déballage, réservé aux marchands professionnels.

Le public, lui, a pour habitude de venir chiner le dimanche (de 8h à 15h). Le cadre est propice à la flânerie et les espaces “guinguette” encouragent les passants à faire une pause. Ce jour-là, les particuliers peuvent aussi louer un emplacement afin de vendre leurs objets. La participation est cependant limitée à deux fois par an.

Une petite communauté

Fabienne, marchande-exposante, a repris il y a deux ans avec son mari un stand dans l'espace la Halle. "Nous étions venus pour chiner et finalement nous sommes repartis avec la boutique !" plaisante-t-elle. En ce moment, d'après elle, c'est difficile, car c'est la crise : "Les gens veulent de l'original, de la qualité, mais sans débourser trop non plus. Je les comprends, mais ce n'est pas possible !" Ce qu'elle apprécie particulièrement dans les puces : "La convivialité. Entre les exposants, les visiteurs... On s'échange des anecdotes, ça fourmille de connaissances. C'est vivant et très plaisant."

Puces du canal, la Halle Louis la brocante

©Clémence Cluzel
La Halle Louis la brocante

C'est cet “esprit de village” qui a poussé Corinne Thévenet-Vial à s'installer, en mai dernier, dans le village des containers. "Ce qui relie les marchands, c'est qu’ils sont tous des passionnés, même si certains le font aussi par nécessité. On a tous en commun un intérêt pour l’objet. Cela nous permet de nous réunir, de nous unir." Cette chineuse apprécie aussi la "grande mixité sociale et géographique, que l’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Chacun apporte vraiment son univers, sa personnalité, donc sa valeur ajoutée".

L'ambiance particulière du lieu attire d'ailleurs de nouveaux visiteurs. Avec le retour sur le devant de la scène du vintage, la population branchée côtoie désormais les collectionneurs habitués du lieu. Les puces seraient-elles en train de se “hypsteriser” ? Tendance ou pas, ce qui est est certain, c'est que le renouvellement des Puces du canal semble assuré.

Puces du canal, 20 ans

©Clémence Cluzel
stand des puces
Les Puces du canal3 rue Eugène-Pottier, Villeurbanne
Le jeudi de 7h à 12h, le samedi de 8h à 15h (ce jour-là, 1/3 des marchands sont présents) et le dimanche de 7h à 15h
TCL : Bus 7 ou 37 (sauf le dimanche) – Arrêt Le Roulet

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