La concertation publique sur le réaménagement du cours Emile Zola, artère principale de circulation à Villeurbanne, se termine le 15 octobre. Les chefs de projets et urbanistes ont révélé ce jeudi 7 octobre le scénario retenu en concertation avec les Villeurbannais. Un cours Emile Zola plus calme, plus vert, avec deux voies automobiles en moins.
Le cours Emile Zola est au cœur de Villeurbanne, il parcourt la ville d'Est en Ouest, reliant le 6e arrondissement de Lyon au Carré de Soie à Vaulx-en-Velin. Problème : il est aujourd'hui monopolisé à 75% par les automobilistes. Long de 4 km, étroit et donc accidentogène, le cours est très fréquenté puisque 24 000 automobilistes le prennent tous les jours et plus de 100 000 piétons empruntent ses trottoirs. Sur le cours, ce sont essentiellement des Villeurbannais qui circulent (62%) et en général, pour des trajets courts (en moyenne 2,1 km). Comme pour la rue Garibaldi, le projet est de réduire la place de la voiture, en passant de 2x2 voies à 2x1 voie.
Un projet à 40 millions d'euros
C'est dans ce contexte que le Grand Lyon et la ville de Villeurbanne ont décidé d'investir 40 millions d'euros (budget travaux estimé en juin 2010) pour restructurer le cours Emile Zola. Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, a souligné : "bien sûr, c'est une somme conséquente mais on ne va pas refaire ça tous les 40 ans". Le Grand Lyon s'engage sur la quasi-totalité des frais. La ville de Villeurbanne n'aura à sa charge que les coûts relevant de sa compétence, c'est-à-dire tout ce qui concerne l'éclairage public. Le travail de restructuration sera limité à la partie intra-périphérique (3,5 km). Les travaux commenceraient en 2014 pour la première phase opérationnelle qui concerne la portion de voirie qui va de la rue Lherminier (Gratte-Ciel) à la rue Baratin (Cusset). Celle-ci coûtera 14 millions d'euros.
Les modes doux récupèrent de l'espace
Luc Duprez, chef de projet et Pierre Piessat, urbaniste, ont expliqué le scénario retenu lors de la réunion publique de restitution de la concertation ce jeudi. Difficulté majeure : "la présence du métro est très contraignante puisqu'il est impossible de creuser, car la bouche est proche de la surface, et que les réseaux d'égouts en autres complexifient la procédure. D'autant qu'on est très loin d'une avenue haussmannienne". Une des orientations proposées au maître d'œuvre est un nouveau partage du cours entre voitures, vélos et piétons. Ce qui devrait réduire de 30 à 50% le trafic en heure de pointe. Le Grand Lyon compte sur le report modal avec la création d'une piste de chaque côté pour les cyclos et l'augmentation de l'offre de transports en commun avec Atoubus, C1 et le projet A7, tramway qui relierait Vénissieux à Vaulx-en-Velin. "En soirée, cela ferait 600 à 900 véhicules en moins sur le cours, au vu des études réalisées," a expliqué Luc Duprez.
Si aujourd'hui, 75% de la voie est réservée à la voiture, l'objectif sera de réserver plus de place aux modes doux, qui auront du coup 46% de la rue à se partager. Le scénario retenu est celui d'un cours en 2X1 voie jouxtée par la piste cyclable, elle-même bordée d'une bande de 2 mètres réservée au stationnement et d'un trottoir qui serait du coup plus large (cf. croquis). "La variable d'ajustement serait le stationnement. Si on l'enlève, on a des trottoirs plus larges qui pourront accueillir étals et terrasses." Aujourd'hui, le cours Emile Zola comporte 457 emplacements dont 54 réservés. Les supprimer ne fait pas l'unanimité ni auprès des riverains, ni auprès des commerçants. Pour faire taire les inquiétudes, Richard Llung, adjoint PS à l'urbanisme, s'est permis de donner une leçon de vie, expliquant qu' "en ville, il faut partager l'espace."
"créer une spirale vertueuse"?
Particulièrement fier de l'avancée du projet, Didier Vuilherme, tout nouvel adjoint délégué à la voirie, a insisté :"c'était un engagement de l'équipe municipale. Si on arrive à apaiser cette "cicatrice formelle", si on en fait un trait d'union entre les quartiers, on arrivera à multiplier les usages et à mieux partager entre automobiles, cyclistes, piétons, commerces et à créer une spirale vertueuse."
Toutefois, il reste plusieurs points critiques : quid des deux roues motorisés? Comment organiser les carrefours avec les vélos, le métro et les tourne-à-gauche? Faut-il garder ou pas les places de stationnement, et comment renforcer le stationnement réservé? Comment différencier la piste cyclable et empêcher le stationnement illicite sur la piste? Et quid des voitures stationnées en double file? La période de concertation court jusqu'au 15 octobre. Il est encore possible de faire part de suggestions ou de demander la participation aux ateliers de concertation à la mairie de Villeurbanne ou au Grand Lyon.
Problèmes par secteur:
Charpennes
La voirie est en bon état mais l'éclairage est problématique. La traversée des piétons est dangereuse à certains endroits comme aux abords du tramway T1. La place devant le hammam serait à réaménager.
Sakharov/ Pellet
C'est un espace complexe, difficile à décrire. Plusieurs objectifs : unifier et réétudier la liaison avec le square Pellet et améliorer l'utilisation de la place Sakharov, trop fréquentée par les chiens et pas assez par les Villeurbannais.
Gratte-Ciel
Les espaces connexes sont à intégrer au projet. Il est envisagé de faire une jonction forte entre la rue Henri Barbusse et Gratte-Ciel Nord.
Bertrand/ Lévy
La multiplication des ramifications de voirie rend le secteur ingérable. Un travail est à faire sur la rue Anatole France en ramenant de la végétation et moins de voitures, bien que le commissariat de police ait besoin d'emplacements de stationnement.
Lherminier/ Loti
Il est possible de libérer de l'espace pour faire des espaces verts. "Sur ce tronçon, Zola va pouvoir prendre ses aises", a affirmé Luc Duprez, chef de projet au Grand Lyon.
Maison du Livre de l'Image et du Son/ Centre Culturel de la Vie Associative
L'idée est de réintégrer le parc devant la MLIS, de pacifier et améliorer les traversées du cours.
Placette Greuze
Difficile d'agir sur les abords, vu que le terrain alentour est une propriété privée.
Cusset
Le nœud Cusset va être complètement revu. Le carrefour deviendra un verrou qui protègera le cours Emile Zola, la rue du 4 août 1789 et la rue Baratin de trop de trafic et permettra le report sur d'autres voies comme la route de Genas, le boulevard Stalingrad et l'avenue Roger Salengro.
40M€ pour empêcher les gens de rentrer chez eux ou au mieux faire que Villeurbanne soit aussi loin que la banlieue, les doctrinaire municipaux ont tout compris.
Ne dénigrons pas la voiture. La liberté c'est se déplacer comme on le souhaite.
@coucoutrou. Vous nous avez davantage habitué à parler des crottes de chiens et des parkings à 4x4 (comme les bobos) quel est cet intérêt soudin pour les problématiques liées à la circulation ?
Très bien, il est important que des vrais projets d'infrastructure existent ailleurs que dans l'hypercentre. La voiture dans le Grand Lyon c'est 47% des déplacements donc en jouant l'avocat du diable ce devrait être 47% de la voirie, or c'est encore plus de 80%... il y a de la marge. Liberté oui, Egalité aussi. Par ailleurs Villeurbanne - Presqu'ile c'est 15 à 20 minutes à vélo à rythme pépère il n'y a donc rien d'insurmontable pour la plupart des gens, qui non, n'ont pas toujours un meuble, 2 bébés ou un vieillard dans leur auto (taux de remplissage d'une voiture en ville 1,1 personne...). Il faudra être vigilant sur le stationnement parasite des voitures sur les bandes en effet, les virer ou verbaliser dès stationnement (il n'y a que ça qui marche...).
@Manin désolé la proximité c'est aussi les crottes de chien, pas que les insultes sur un forum.
Mais ils sont fou... Dans cette province Villeurbannaise, oh oui !! Votre centurion veut copier notre César Collomb et sa Tranchée Charlemagne ???@MLBRLyon: Je ne savais pas que pour faire soit depuis le secteur Charmettes/Bellecombe (limite Villeurbanne- Lyon 6ème) où bien soit depuis le quatier St Jean de Villeurbanne vous m'étiez le même temps pour le parcourir en vélo jusqu'au Dock de Lyon (puisque vous parlez de Presqu'île !Et puisque vous parlez de 47% de dépacements en voiture sur le Grand Lyon, c'est peut-être et même sur que les transports Lonnais ne sont pas attapter à une agglomération comme la nôtre. Quand vous avez à faire des changements long et fatigant entre différants mode de transports(métro/tram/bus) vous prenez encore votre voiture si vous en avez une.La pire chose que la ville de Lyon est faite, est de n'avoir pas fini les prolongements de métro prévu dans le plan de mandat des transports en commun. C'est tout simplement de l'électoralisme et une vue à très, très, très courte échéance. D'ou l'échec de la Confluence et le quartier Villete/Part-Dieu ouvert aux quatre vents de César Collomb.Vous ne pouvez pas me contredire qu'une fois le tube de métro fait, il n'est pas fait à vie malgrés sont prix de départ ?? Vaïse, Montplaisir, Grange-Blanche et Gerland en sont les meilleurs exemple !