L’ensemble du personnel de psychiatrie adulte et enfant du CHS Le Vinatier sera en grève le 3 avril prochain pour dénoncer les restructurations de la pédopsychiatrie et défendre le soin de proximité.
Confronté à la fermeture prochaine de Centre médico-psychologique (CMP), l’ensemble du personnel de psychiatrie adulte et enfant du CHS Le Vinatier se mobilisera le 3 avril prochain pour faire entendre son "attachement à un service public de qualité et de proximité, ainsi que [sa] très grande crainte face à la dégradation des conditions de prise en charge des patients".
Fermeture de 3 CMP sur 6
Dans un contexte de réduction budgétaire et de nouvelles économies prévues pour 2017, le CHS Le Vinatier est soumis à un grand plan de restructuration. Pour y parvenir, la direction restructure, fusionne et ferme des unités en intra et en extra muros. "Le pôle de pédopsychiatrie est confronté depuis plusieurs mois à une vague de fermetures d'unités, de déplacements d'équipes et d'attribution de moyens. Les conditions d’accueil et de soins sont détériorées pour les patients et les conditions de travail des personnels sont mises à mal", explique l’ensemble du personnel dans un communiqué.
La direction du CHS Le Vinatier, dont dépendent les C.M.P, prévoit de fermer trois des six centres et d'autres unités. Un professionnel de l'équipe dans le CMP du 5e arrondissement, regrette la stratégie opérée par le directeur du CHS. Selon elle, la fermeture du local du 5e arrondissement et sa réunification dans celui du 2e arrondissement, suscite l’incompréhension des professionnels. "L’établissement dans lequel nous travaillons est neuf, car il a été rénové l’an dernier. Dans quelques semaines, nos patients vont devoir se rendre dans celui du 2e à terme très provisoire puis dans un centre à Confluence qui n’existe pas encore. Au niveau de l’accessibilité, ça n’a aucun sens", explique-t-il.
Des problèmes d’accessibilités
Selon les professionnels, la fermeture de CMP de proximité aurait pour conséquence un éloignement géographique important et préjudiciable avec des temps de trajets "aller simple" estimés pour les familles de 45 minutes à 1h15 en transports en commun. "Il y a des patients qu’on voit deux fois par semaine. Ils ne pourront pas assurer les déplacements. Je crains que la fermeture de CMP de proximité entraîne l’arrêt des soins pour beaucoup de patients", ajoute le soignant.
Si la baisse des moyens entraîne une dégradation des conditions d'accueil et de soins pour les patients, des alternatives existent cependant pour les professionnels. "Aujourd’hui, les décisions ne sont pas prises en collaboration avec les équipes et la direction fait preuve d’un total manque de cohérence. Le projet cohérent serait de travailler sur la carte sanitaire", explique le professionel.
Contacté par Lyon Capitale, la direction du CHS Le Vinatier n’a pas souhaité répondre à nos questions.