Violences en marge de BioVision : "la police s'est acharnée sur nous"

Résultat : deux personnes hospitalisées et trois arrestations. Valérie Pécresse, quant à elle, n'était pas là.
Récit telle que plusieurs témoins nous l'ont raconté le soir même.

lls voulaient dénoncer le Forum BioVision, "lieu de promotion des biotechnologies", en s'approchant au plus près des congressistes de la Cité Internationale. Ils avaient choisi la venue programmée de Valérie Pécresse pour le faire. Elle n'est finalement pas venue mais eux y sont allés. Mal leur en a pris.
Lundi vers les 16h, un groupe de 200 personnes, majoritairement des étudiants de Lyon 2, déboule devant l'entrée de BioVision. Rapidement, ils sont repoussés à coup de tirs de flashball et de gaz lacrymogène. Les manifestants répondant par quelques fumigènes.
Il décident alors de tenter leur chance du côté parc de la Tête d'Or de la Cité Internationale.
Cette fois, les forces de l'ordre les repoussent dans le parc par une entrée située à proximité. Sans accrochage.

Matraquage
Après une vingtaine de minutes, les policiers partent et les manifestants refont surface. ils s'approchent du Palais des congrès. Quelques slogans fusent.
Rapidement, des CRS et des agents de la BAC les prennent en étau, les repoussant vers la petite entrée du parc de la Tête d'Or.
Une photographe travaillant pour Lyon Capitale raconte : "Il y avait des vélos, des gens en béquille, une batoucada. Il fallait du temps pour descendre les escaliers qui mènent au parc. Mais les manifestants s'exécutaient. Au bout d'un moment, les forces de l'ordre ont commencé à pousser plus que violemment : coups de pied, coups de matraques et tirs de flashball à bout portant ! Ils ont continué à pousser malgré les escaliers. Du coup, les gens se sont ramassés. Les policiers ont tapé sur les gens qu'ils avaient sous la main. Ceux qui n'avaient pu fuir".
Rencontrée le soir même, une étudiante témoigne : "J'ai essayé d'arrêter un flic qui matraquait un étudiant. Il s'en est pris à moi. J'ai mis mes main sur le crâne pour me protéger. Il m'a crié : "fais voir que tu n'as rien dans tes mains". J'ai enlevé mes mains. il m'a mis un grand coup de matraque" (voir photo).
Appelés par les manifestants, les pompiers ont emmené un autre étudiant qui avait, selon un témoin, tous les symptômes du traumatisme crânien : "ils n'arrivaient plus à tenir sur ses jambes ni a parlé. Tout son corps était parcouru de tremblements". Une autre étudiante est, d'elle-même, allée à l'hôpital pour avoir reçu une balle de flashball dans une tempe.
Selon la Sécurité publique, trois policiers sont "légèrement blessés". Trois manifestants ont été arrêtés pour "jets de projectiles". Jets que reconnaissent aujourd'hui certains étudiants en précisant bien qu'il n'y a eu que "quelques pierre jetés pour répondre à cette charge. Rien à voir avec le déchaînement de violence policière".
A l'heure où nous écrivons ces lignes, une personne a été relâchée. Les deux autres seraient toujours en garde-à-vue.
Lundi soir, une cinquantaine d'étudiants se sont réunis devant le commissariat de la place Bahadourian (Lyon 3e) en "solidarité". "Comme à Rennes, il y a quelques jours, on a vécu un tabassage gratuit, commentait un membre du syndicat SUD Etudiant. Jusque là, les flics étaient soft. Ils ont dû recevoir des motifs de fermeté, preuve que le gouvernement veut réprimer ce mouvement social qui lui fait peur".
Crédit photo : Fle-ur

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