Visite d’un “sex-center” à Genève

Parmi les filles qui travaillent au Vénusia, la propriétaire a choisi Lara, pour nous expliquer le fonctionnement du plus grand salon érotique de la Suisse romande.

À 28 ans, cette française fait partie de la quarantaine de filles qui se relaient 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour proposer des prestations sexuelles aux clients du Vénusia. De l’extérieur, aucun élément ne permet de penser que ce local commercial d’une petite rue d’un quartier étudiant de Genève accueille une maison close. Pas d’enseigne rose ou de référence au sexe, seulement le nom de l’établissement à côté de l’interphone. “Après avoir sonné, le client est installé dans la “salle de présentation”, explique Lara. Il choisit une prestation dans le “menu des plaisirs” puis lui sont présentées les filles à moins qu’il n’ait déjà choisi, sur Internet, une fille. Il décide ensuite de la chambre. Et enfin nous pratiquons l’encaissement”. En moyenne, un client dépense entre 100 et 150 euros pour une passe d’une demi-heure / trois-quarts d’heure. Lara souligne tous les avantages du “salon” : “dans la rue, c’est comme si on était une marchandise sur un étalage en plus d’être assujetties à toutes sortes de violence. Ici, les clients sont obligés de se comporter différemment car on a d’autres copines qu’on peut prévenir en cas de problèmes”. Et la police peut intervenir “dans les cinq minutes”, nous dit-elle. Cette Française a d’ailleurs choisi la Suisse pour exercer en partie pour cette raison : “la police nous super-protège et on reste indépendante même si on a un patron”.

Indépendante ou salariée ?

Sa patronne, Lisa, Propriétaire du Vénusia, est en effet censée, au terme de la loi suisse, ne pas salarier des prostituées : “elles sont toutes indépendantes. Elles me reversent environ 30% de leur revenu au titre de la location d’un emplacement de travail. C’est elles qui choisissent les prestations qu’elles veulent pratiquer”, justifie Lisa. Toutefois, la propriétaire recrute “ses” filles et dressent un planning de travail. Elle les oblige également à faire trois fois par an un test VIH “non anonyme”. Et si les filles ne se conforment pas à ces obligations, elles figurent plus sur le planning. Lara “pratique ce métier” (sic) depuis trois ans. Elle a été escort et a travaillé dans plusieurs salons de Suisse. Et pour le moment, elle n’envisage pas d’autres métiers : “J’ai fait d’autres boulot, comme secrétaire. Mais j’ai constaté que j’étais plus dans mon élément en étant prostituée”. L’argument financier doit certainement jouer même si elle est restée très discrète sur le sujet. En travaillant cinq jours dans la semaine, comme Lara, une “hôtesse” du Vénusia peut gagner entre
10 et 15 000 euros par mois.

Des rapports sexuels non-protégés en Suisse, c’est possible !

Au Vénusia, par exemple, le “menu des plaisirs” propose pour 250 francs suisses (190 euros) une “fellation naturelle complète - avale selon hôtesse”. En d’autres termes, une fellation sans préservatifs. Même si la probabilité est moindre que dans le cas d’une pénétration, on sait avec une quasi-certitude (au moins depuis le début des années 2000) qu’il y a un risque de contamination par le VIH en cas de contacts bucco-génitaux. Le risque vient de micro-lésions dans la bouche qui sont autant de “portes d’entrée” pour le virus. Pour prémunir toute contamination, la patronne du salon érotique, Lisa, “attend que les filles aient une hygiène buccale et dentaire au top ”.

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