Deux tiers de vols avec violence dans le Rhône concernent des portables arrachés, le plus souvent par des mineurs. Décidée à endiguer ce phénomène, la police va cibler tous les commerces de téléphonie mobile de l'agglomération, dans les semaines à venir. Ceux-ci, en débloquant des téléphones volés, se rendraient complices des malfaiteurs.
"C'est du grand n'importe quoi. Nous avons voulu donner un coup de pied dans la fourmillère et ce n'est pas fini". La police est décidée à passer au peigne fin les magasins de téléphonie, d'abord à la Guillotière, ensuite dans toute l'agglomération. Eu cause, des pratiques qui frisent le recel de portables volés.
Un logiciel à double emploi
Coup de départ de cette opération au long cours : le 8 octobre, un gérant était arrêté. Il détenait un logiciel permettant de modifier le numéro IMEI (1) et de débloquer ainsi des mobiles dérobés. De nouvelles perquisitions ont été menées mardi dernier, à la Guillotière : sur 15 établissements, huit étaient fermés, un était en règle et six autres présentaient des infractions à la législation, notamment l'absence de registres indiquant la provenance des appareils d'occasion. Les enquêteurs ont aussi mis au jour des emplois clandestins. Un comble : le seul commerce en règle serait sur le point de baisser rideau, faute d'activité...
Portable volé : un fait avéré
Tous les professionnels interrogés expliquent détenir ce logiciel pour débloquer les portables de personnes qui veulent changer d'opératreurs. Dans les faits, ils ne sont pas bien regardants sur l'origine des mobiles. En effet, lors d'une des perquisitions menées, l'un d'eux provenait d'un vol avec violences commis le 10 septembre à la station de métro Charpennes, au détriment d'une Villeurbannaise. Le commerçant a expliqué que le téléphone lui avait été remis par un Vénissian de 34 ans.
60% des vols avec violences impliquent des mineurs
Le sujet est pris au sérieux : selon la Sureté départementale, 60% des vols avec violences commis dans le Rhône sont le fait de mineurs, alors que ces derniers ne représentent que 10% des faits de délinquance. Or les deux tiers des vols avec violences concernent les portables arrachés, toujours dans le département. La police établit donc un lien entre les deux phénomènes.
"On va les taper les uns après les autres"
Depuis deux ans, les opérateurs ont cependant l'obligation de désactiver les portables volés via l'IMEI. Pour chaque dossier signalé, ils transmettent à la police un accusé de réception et une attestation de procédure. "Pourtant, nous n'avons constaté aucune décrue des vols de portable", explique un responsable de la Sûreté départementale. D'où la volonté de lancer une campagne ciblant les établissements. "On va les taper les uns après les autres", prévient ce policier.
---
(1) L'IMEI est un numéro permettant d'identifier de manière unique un appareil mobile et éventuellement de le bloquer à distance.
Bonjour, Nous sommes les commerçants qui possèdons un des magasins pris en photo pour illustrer votre article. Nous ne contestons pas le fond de ces opérations mais utiliser notre image avec un article aussi négatif nous apparait inacceptable. D'autant plus que nous ne fûmes pas la cible de cette opération coup de poing... En précisant que beaucoup d'entre nous exercent leur métier avec rigueur et honnêteté. Comme dans toutes les professions, il ne faut pas généraliser... Cordialement, LIONPHONE