Les 11, 12 et 13 octobre 2019, une vingtaine de restauration de l'agglomération de Lyon vont proposer un mâchon au prix conseillé de 20 euros. Quelle est cette tradition lyonnaise qui est apparue bien avant le célèbre brunch ?
Quand le reste du monde n'a d'yeux que pour les brunchs, à Lyon, c'est le mâchon qui est roi ! Comme chaque année, la société des Francs-mâchons organise ce week-end découverte avec une vingtaine de restaurateur. Les 11, 12 et 13 octobre, ils vont tous proposer un authentique mâchon lyonnais au prix conseillé de 20 euros. La liste des établissements est disponible sur le site de l'événement et la réservation obligatoire (avec souvent des établissements complets). On retrouve, entre autres, Le petit bouchon de Chez Georges rue du Garet (le 11 octobre), le Bouchon du Musée (le 12 octobre), ou bien encore Le Gargagnole (le 13 octobre). Tous les restaurants participants sont diplômés de la société des Francs-mâchons.
Le mâchon avant le brunch !
Historiquement, le mâchon est populaire à partir des années 1850 et consiste à partager un repas avec les restes réchauffés de la veille : cochonnailles chaudes ou froides, salades, lentilles du puy, andouillette, pommes de terre, tablier de sapeur, bref toute la cuisine lyonnaise dans sa définition la plus large et généreuse. Le mâchon avait deux aspects pratiques : il évitait de jeter le déjeuner ou dîner de la veille tout en permettant de réunir dans le même lieu aussi bien ouvriers que bourgeois. Certains canuts profitaient même du moment pour négocier commandes ou tarifs. Le mâchon se prend traditionnellement vers 9h, mais dans le Dictionnaire historique de Lyon, Bruno Benoit souligne que l'on peut aussi "mâchonner vers cinq heures du soir". Par ailleurs, sa pratique est antérieure à 1850, auparavant, on pratiquait le goutillon, ou le chicaison, deux casse-croutes censés "rompre la monotonie de la journée" selon Bruno Benoit. Le mot mâchon est donc plus vieux que le brunch apparu en 1895 dans un article de l'auteur britannique Guy Beringer publié dans Hunter's Weekly. Participer à un mâchon, c'est la garantie de croquer directement dans l'histoire de Lyon et la certitude de ne pas avoir faim avant le soir, voire le lendemain, même lorsque l'on n’a pas pris de petit déjeuner avant.