Ce lundi 26 septembre, les élus métropolitains ont voté en majorité pour l'élargissement de la zone à faibles émissions (ZFE). Les véhicules classés "Crit'Air 2" seront exclus du centre de Lyon à partir de 2026.
C'est l'un des gros débats de cette rentrée politique à Lyon et l'une des décisions qui va le plus impacter les habitants de la métropole lyonnaise. Lundi 26 décembre, 78 élus métropolitains ont voté en faveur (31 contre, 37 se sont abstenus) de la délibération sur la 2e étape du projet d'amplification de la zone à faibles émissions (ZFE) dans la Métropole de Lyon après une concertation de sept mois autour de ce paquet de mesures. Le dossier devrait être voté en mars 2023 pour son application effective.
La première étape du dispositif de la ZFE est entrée en vigueur le 1er septembre 2022 avec l'interdiction aux véhicules dotés d'un macaron "Crit'Air 5" et "non-classés" de pénétrer dans le centre de l'agglomération (Lyon, Caluire et les secteurs de Villeurbanne, Bron et Vénissieux situés à l'intérieur du périphérique). La seconde étape du dispositif, qui a été présentée par le conseil métropolitain ce lundi, concerne la suite du calendrier. À partir du 1er septembre 2023, la ZFE sera interdite aux véhicules Crit'Air 4. En 2024 à la même date, ce sont les Crit'Air 3 qui seront exclus de la ZFE. Enfin, le 1er septembre 2026, les véhicules Crit'Air 2 seront à leur tour bannis de la ZFE.
L'autre nouveauté de cette nouvelle étape du dispositif est qu'une ZFE étendue va venir se superposer au périmètre central de la ZFE avec de nouvelles communes englobées dans le périmètre d'interdiction, principalement dans le Sud et l'Est lyonnais jusqu'à la Rocade est, dont les communes de Rillieux-la-Pape, Sathonay, Vaulx-en-Velin, Chassieu, Saint-Priest, Décines-Charpieu, Mions, Corbas, la Mulatière, Oullins, Saint-Fons). Pour ce périmètre étendu, la Métropole a décidé que les mesures d'exclusion des véhicules les plus polluants seraient décalées d'un an par rapport au calendrier de la zone centrale de la ZFE (dans la zone étendue, l'interdiction pour les véhicules Crit'Air 4 entrera ainsi en vigueur en 2024).
"Vous voulez une métropole pour les bobos et les riches qui peuvent s'acheter une Tesla"
Philippe Cochet, maire de Caluire-et-Cuire et élu au conseil métropolitain
Cette extension de la ZFE, qui s'inscrit dans le cadre de la loi Climat et résilience adoptée le 21 août 2021 qui oblige toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants à créer une zone à faibles émissions, a provoqué la grogne d'une large partie de l'opposition et même de certains alliés de la majorité écologiste. "Le premier enseignement sur la concertation a démontré que beaucoup d'habitants découvraient tout juste le sujet de la ZFE et seraient surpris lors de son application. Nous ne partageons pas l'élargissement au Crit'Air 2 en 2026. Les études montrent qu'il vaut mieux conserver un véhicule Crit'Air 2 qu'acheter un Crit'Air 1", a ainsi déclaré Pierre Alain Millet, élu communiste.
Pour Christophe Geourjon, la zone étendue de la ZFE est injuste, car elle déborde davantage sur l'Est de la Métropole que dans les communes à l'Ouest qui sont "épargnées" par la ZFE. "Notre groupe est favorable à la ZFE, mais cet objectif ne pourra être atteint que si on atteint l'adhésion des citoyens et c'est là que le bât blesse. L'extension de la ZFE aurait d'abord dû être discutée avec chaque maire, ce que vous n'avez pas fait. Le périmètre étendu n'est pas juste avec 18 communes de l'Est lyonnais où vous ciblez les plus modestes. Nous sommes face à un projet de ZFE injuste socialement", affirme l'élu centriste.
Le conseiller métropolitain et maire de Caluire-et-Cuire Philippe Cochet a lui aussi eu des mots durs sur le poids que la ZFE ferait reposer sur les épaules des ménages les plus modestes. "La ZFE c'est la destruction de 300 000 véhicules et autant de familles qui n'auront pas les moyens d'en acheter de nouveaux. Vous voulez une métropole pour les bobos et les riches qui peuvent s'acheter une Tesla", a t-il pointé.
Une aide pour les propriétaires de véhicules classés Crit'Air 2 et au-delà
La majorité écologiste à la tête de la Métropole a balayé ces différents reproches. "En mettant en place cette ZFE, nous allons faire gagner de l'argent aux collectivités, pour qui le coût sanitaire de la pollution est très élevé, et aux particuliers qui paieront moins en carburant et en entretien de leur véhicule". Mais pourquoi étendre la ZFE dans l'Est lyonnais, alors que le revenu moyen par habitant y est moins élevé qu'à l'Ouest ? "L'enjeu d'améliorer la qualité de l'air à l'Est est bien plus important que de le faire à l'Ouest où la qualité de l'air est bien meilleure", poursuit Jean-Charles Kohlhaas, vice-président métropolitain aux Déplacements, aux Intermodalités et à la Logistique Urbaine.
Pour aider les propriétaires de véhicules classés Crit'Air 2, 3, 4 ou 5, la Métropole a annoncé des subventions pour toutes les personnes dont le revenu fiscal est inférieur à 19 600 euros. "Un budget d'une centaine de millions d'euros" sera dévolu à aider les particuliers selon Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon.
"L'enjeu d'améliorer la qualité de l'air à l'Est est bien plus important que de le faire à l'Ouest où la qualité de l'air est bien meilleure"
Jean-Charles Kohlhaas, vice-président métropolitain aux Déplacements, aux Intermodalités et à la Logistique Urbaine
Les écologistes ont cependant accepté de faire adopter un amendement déposé par l'opposition et qui offrira une dérogation aux conducteurs qui travaillent dans la Métropole de Lyon, mais habitent en dehors de ses frontières. Autre point ardemment débattu par plusieurs formations d'opposition : que chaque foyer propriétaire d'un véhicule concerné par une interdiction future au sein de la ZFE puisse recevoir une lettre de rappel à son domicile pour éviter que des habitants soient surpris par cette mesure. Selon Jean-Charles Kohlhaas, l'Etat n'a pas autorisé la Métropole à collecter les informations concernant les cartes grises des habitants pour ensuite leur envoyer un courrier individuel. Mais le vice-président a enjoint les élus de l'opposition à se tourner vers le préfet du Rhône, qui pourrait autoriser l'envoi de tels courriers.
Pour le moment, les propriétaires des véhicules classés Crit'Air 5 ne sont pas encore punis d'une amende s'ils pénètrent dans Lyon. Une phase de pédagogique de 4 mois est actuellement à l'oeuvre jusqu'au 1er janvier 2023. Ensuite, les propriétaires des véhicules le plus polluants feront l'objet d'une contravention de 68 euros en cas d'entrée illégale dans la ZFE. Les écologistes ont annoncé le déploiement d'une soixantaine de radars pour faire appliquer leur dispositif
Lyon capitale omet de rappeler que les Crit'air 2 dans la zone centrale, c'est en grande partie des Diesel ! L'IFPEN parle de "catastrophe" pour la qualité de l'air au sujet de leur consommation aux premiers kilomètres. En zone centrale, les déplacements sont plus courts (40% font moins de 3 km) donc consommation catastrophique pour la santé publique.
De plus, l'interdiction des véhicule diesel est indispensable pour l'atteinte des objectifs de la qualité de l'air. La métropole se ferait attaquer au tribunal pour ce motif si elle ne le faisait pas pour "manque de résultat".
"Pour qui se prend t-il pour critiquer ainsi les Lyonnais ? Qu'il cesse de nous discriminer dans ces subventions qui viennent de nos impôts". On sent que les élus verts craignent l'échéance éléctorale de 2026. D'où leur précipitation !
Erratum : il s'agissait bien sur d'interdire les véhicules diesel de Critair 5, 4, 3 et 2 uniquement. Restant en circulation les autres (1 et 0)
"Je serais tenté de commenter mais que dire d'une bande de fiers à bras"
ah super, nos politiques ont reporté le trafic poids lourd de l'A6-A7 sur la rocade Est et maintenant on vient nous expliquer que c'est trop pollué à l'Est lyonnais, c'est la double peine. Faudrait peut-être mettre en place le report du trafic de transit sur l'A432.
Pour ce qui est de la ZFE, comment peut-on imaginer qu'un véhicule acheté en 2020 qui est classé Crit air 2 soit en 2026 un véhicule qui soit exclut de la métropole, un véhicule est prévu pour durée plus longtemps que ça, c'est vrai c'est toujours mieux de laisser la pollution aux autres. C'est une aberration de plus dans notre société qui tourne de moins en moins rond. Comment peut-on exclure la moitié des véhicules roulant aujourd'hui. C'est vrai , c'est mieux les véhicules électriques qui vont être rechargés avec des centrales nucléaires qui vont être obsolètes et qui ont déjà du mal à fournir tout l'énergie du pays.
A un moment , il faudra faire un choix entre recharger des véhicules électriques ou se chauffer en hiver.
Réponse : ferroutage.
Toujours pas mis en place en France à cause de la corruption liée au pétrole.
Pour 2023, les dérogations concernent "les petits rouleurs", les faibles revenus, les véhicules "collection". Après acceptation du dossier une notification Toodego et un autocollant vous sont adressés. Formulaires sur la plateforme TOODEGO / Agence des Mobilités 120rue Masséna Lyon 6° sur RV. Bon courage !
***Selon Jean-Charles Kohlhaas, l’État n'a pas autorisé la Métropole à collecter les informations concernant les cartes grises des habitants pour ensuite leur envoyer un courrier individuel. Mais le vice-président a enjoint les élus de l'opposition à se tourner vers le préfet du Rhône, qui pourrait autoriser l'envoi de tels courriers.***
De pire en pire, A quand les visites nocturnes d'une milice armé au domicile avec emprisonnement pour détention d'un véhicule concerné par l' interdiction . bon ! c'est bien digne de cette équipe.
A quand ?
On risque plus de connaître ce genre de milice si vos idées d'extrême droite arrivent un jour au pouvoir.
Pour le reste, que des personnes comme vous continuent de soutenir la pollution automobile (répandre des matières cancérigènes dans l'environnement de tous, personnes âgées et enfants compris), ça tient de quoi à votre avis ?
Descendant des Canuts !!! , les lyonnais vont se réveiller, la suite est facile à deviner!
Les canuts étaient à l'exact opposé de vos idées politiques, alors ne faites pas comme vos références à Coluche, qui n'appréciait pas votre chère armée ! 🙂
Dogmatisme, incohérence et injustice sociale ! toutes les cases sont cochées.
Cette extension de la ZFE fait fi des études techniques (2020, IFP energies nouvelles) qui montrent que les véhicules diesel récents émettent, certes plus de NOx mais 4 fois moins de particules fines (Euro5), moins de CO2 (-11%) que les véhicules essence. Hors les particules fines ont toujours été l'argument/alibi pour la suppression des diesels (4 fois moins que l'essence). Enfin détruire brutalement les 300000 diesels (dont les crit'air 2) et produire les véhicules de remplacement va polluer (CO2, lithium) beaucoup plus (certes dans d'autre pays) qu'une transition plus raisonnée. La métropole devrait provoquer une révision des étiquettes Crit'air ( utiliser les normes Euro serait plus sensé) en fonction des réalités techniques et des objectifs de fonds. Un des problème étant que crit'air 1 sert aussi aux interdiction de circulation en cas de pic de pollution, le gouvernement avait choisi plus de CO2 et de particules fines mais moins de NOx !!! Quand le dogme "plus de diesel" s'installe dans le réglementaire.
Extension de la ZFE, plus on s'éloigne du centre moins il y a de transports en commun efficaces et moins il y a de raisons de se passer de véhicules particuliers, est-ce bien raisonnable d'être aussi brutal?
Injustice sociale enfin, limiter les aides aux foyers dont le revenu est inférieur à 19500 € est très restrictif, à croire qu'au dessus de ce montant on peut se permettre de jeter l'argent par les fenêtres. Aux prix actuels des véhicules électriques ou hybrides (pas aussi efficaces que ça contre la pollution) la question va se poser pour beaucoup. Dans tous les cas 100 000€ ne permettront pas d'aider beaucoup de foyers, soit il s'agira d'une aide faible qui ne permettra pas d'acheter un véhicule soit une vrai aide qui ne concernera que très peu de foyers... un effet d'annonce? Pour les récalcitrants, les radars sont prévus, encore une "pompe à fric" . Une Ecotaxe urbaine?
Décidément l'écologie politique fait preuve d'un manque de discernement et d'anticipation qui à la fin se traduit toujours dans le punitif.