La Villa Gillet saute sur l’occasion calendaire pour inviter la romancière Wendy Delorme à débattre avec l’auteur d’“Eros Capital”, le philosophe François De Smet. La question : sommes-nous aussi libres que nous le pensons ? Réponse le 14 février.
En attendant de l’entendre débattre avec François De Smet à la Villa Gillet sur nos amours contemporaines, nous vous proposons de faire la connaissance de Wendy Delorme ci-dessous avec son dernier livre, Le corps est une chimère.
Wendy, dites-lui oui !
Certes, ce n’est pas le Goncourt ni le Renaudot, mais Wendy Delorme peut légitimement s’enorgueillir d’être la première lauréate d’un tout nouveau prix littéraire, le Joseph, pour son deuxième roman, Le corps est une chimère. Cette récompense tire son nom du Café Joseph, à Montpellier, où se réunissent régulièrement des passionnés de littérature. Parrainé par l’écrivain Nicolas Rey et néanmoins dégagé de toute influence éditoriale, le prix Joseph s’est donné pour but de couronner une œuvre dont l’écriture est “frappante et moderne”. Ces deux adjectifs vont comme un gant à Wendy Delorme. La jeune femme a fait ses études à Lyon, où elle est revenue il y a trois ans et enseigne. Performeuse, militante LGBT, elle a aussi vécu à New York et à Berlin. Ses héros, surtout ses héroïnes, sont souvent représentatifs de nos nouveaux modèles d’identité sexuelle : un couple de jeunes femmes qui a eu deux enfants par PMA, un cinquantenaire largué qui aime s’habiller en femme, un policier féministe mal à l’aise dans son commissariat, un prédateur sexuel type DSK violent et violeur, une grand-mère habitant Ainay plutôt Manif que Mariage pour tous… Ces personnages, et bien d’autres, prennent vie sous la plume de Wendy Delorme aussi bien dans la réalité de leurs actes que dans leurs tréfonds psychologiques. On les retrouve dans de courts chapitres conçus comme de petites histoires. Ils s’insèrent dans une trame narrative qui fait du roman un véritable page-turner. Un roman choral comme il y a des films choraux. Cerise sur le gâteau pour les lecteurs lyonnais, leur ville sert de décor, admirablement dépeint, à l’intrigue.