2001, l’odyssée de l’espace – Stanley Kubrick © Turner Entertainment Co.
2001, l’odyssée de l’espace – Stanley Kubrick © Turner Entertainment Co.

Événement : 2001 à l’Auditorium, rendez-vous métaphysique

Le festival Lumière fait son retour, ou comment célébrer les grands “classiques” du cinéma. Entre autres réponses, un rendez-vous singulier, volontiers métaphysique, nous est proposé à l’Auditorium.

Et de dix pour le festival Lumière ! Le grand rendez-vous du cinéma “d’autorité” avance comme chaque année ses arguments : films cultes, rétrospectives, invités de marque. Aux côtés des Claude Lelouch, Jane Fonda (prix Lumière 2018), Liv Ullmann ou Claire Denis, un presque inconnu risque bien de s’attirer les feux des projecteurs. Dans le cadre d’un large partenariat entre le festival et l’Auditorium, c’est Douglas Trumbull, créateur des effets spéciaux de 2001 – L’Odyssée de l’espace, qui incarne ici l’équipe de tournage du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick. Un rendez-vous avec la légende qui risque d’en émoustiller plus d’un. Jugez plutôt : c’est la version originale en 70 mm qui sera projetée ce mardi (via un projecteur dédié, pour une définition supérieure au standard 35 mm) sur l’écran géant de l’Auditorium, à qui l’on fait confiance pour la diffusion sonore… Et quel son ! Le film culte de Kubrick, qui fête ses 50 ans, doit en effet beaucoup à sa bande originale, qui fait de chaque scène phare un véritable vidéoclip.

Brûlot radical

On est ici face à un brûlot radical de 2h42, expérimental et contemplatif, dont la beauté réside dans sa portée métaphysique. De l’ouverture du poème symphonique nietzschéen Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss illustrant l’alignement entre la Lune, la Terre et le Soleil ou l’aube de l’humanité au Beau Danube bleu de l’autre Strauss (Johann) accompagnant la balade cosmique d’un vaisseau spatial entre les planètes en orbite, Kubrick dresse autant de tableaux picturaux et sonores gravés à jamais dans les esprits. Quant aux très spéculatifs Requiem et Lux æterna de Ligeti choisis pour les scènes liées au monolithe (symbolisant l’intelligence, la connaissance), leurs textures vocales complexes, mouvantes et éthérées supportent à merveille tout le mystère sous-jacent et les questions sans réponses. Plus qu’aucun chef-d’œuvre du cinéma, 2001 se déguste en grand. Saluons à ce titre l’initiative du festival Lumière et de l’Auditorium.

Le muet à l’honneur

En marge de l’événement 2001, toujours dans le cadre du festival Lumière, l’Auditorium nous convie au visionnage de deux chefs-d’œuvre du cinéma muet en version ciné-concert : La Ruée vers l’or de Charlie Chaplin, dont la bande-son sera interprétée par l’ONL sous la direction de Frank Strobel, et Ma vache et moi de Buster Keaton accompagné à l’orgue. Enfin, les plus jeunes se réjouiront de la projection de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis le mercredi après-midi (en VF).


Soirée spéciale 2001 en 70 mm – Mardi 16 octobre à 19h (a priori COMPLET)

Qui veut la peau de Roger Rabbit ? – Mercredi 17 octobre à 14h30

La Ruée vers l’or – Mercredi 17 octobre à 20h

Ma vache et moi – Dimanche 21 octobre à 11h

Ces quatre projections ont lieu à l’Auditorium de Lyon dans le cadre du festival Lumière 2018

[Article publié dans Lyon Capitale n°781 – Octobre 2018]

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