Il y a 124 ans, le président Sadi Carnot était assassiné par Santo Caserio, un anarchiste italien, rue de la République.
C'est un président particulièrement haï de la mouvance anarchiste, alors très active en France, qui se déplace à Lyon en juin 1894. Elu en 1887 face à Jules Ferry, Sadi Carnot, socialiste, a refusé en décembre 1893 la grâce à Auguste Vaillant, décapité en février 1894, pour l'attentat de la chambre des députés, commis l'année précédente. Attentat dont certains anarchistes estiment qu'il résulte d'une manipulation policière.
Venu à Lyon à l'occasion de l'exposition universelle et coloniale organisée au parc de la Tête d'or, Sadi Carnot doit notamment visiter la toute nouvelle tour métallique de Fourvière. Arrivé la veille, il dîne ce 24 juin à la chambre de commerce du palais de la bourse. C'est sur le trajet qui mène la voiture présidentielle aux Terreaux où Carnot doit assister à une pièce de théâtre, et alors qu'il salue la foule, qu'un anarchiste italien du nom de Santo Caserio, grimpe sur le marchepied et poignarde le président à l'estomac.
Sadi Carnot décédera dans la soirée, à la préfecture, où le maire, Antonin Poncet, l'a fait transférer pour que des chirurgiens tentent une opération de dernière chance. Dans la nuit, les magasins italiens de la ville sont vandalisés, en guise de représailles. Santo Caserio est lui jugé les 2 et 3 août puis guillotiné à la prison Saint-Paul le 16. Casimir Perrier succède à Sadi Carnot à la présidence de la IIIe République. L'attentat aura aussi pour conséquence l'adoption des fameuses "lois scélérates" visant à réprimer la propagande et les actions des anarchistes.
Aujourd'hui une dalle rouge rue de la République marque le lieu de l'attentat. Découvrez son histoire.