En 2018, le théâtre Guignol a fête ses 70 ans au parc de la Tête d’or. ©Mathilde Régis

70ans du théâtre Guignol : le maire de Lyon repart "les poches vides"

Gones et fenottes ont pu assister à un spectacle tout particulier pour célébrer les 70 ans du véritable théâtre Guignol du parc de la Tête d'Or.

Les têtes blondes s'impatientent au premier rang. Ce samedi matin, il y a foule pour assister à une représentation pour les 70 ans du véritable théâtre Guignol, installé au cœur du parc de la Tête d'Or depuis 1948.  La pièce a été créée par les petits-enfants du couple Moritz, Florence et Rémi, qui ont repris le flambeau familial. Rougeaud et mal rasé, comme à son habitude, le célèbre Gnafron se retrouve nez à nez avec ce qu'il pense être un extra-terrestre. En réalité, la marionnette s'apparente bien plus à un amateur du festival "Les Nuits sonores", tourbillonnant sur de la musique électro. De cette anecdote, un véritable voyage dans le temps sera raconté par Madelon, l'épouse de Guignol. Munie d'une boule de cristal, elle revoit Laurent Mourget, le père créateur de la marionnette lyonnaise, en 1808.

"Les années passent, et toi, tu es toujours là"

Madelon est ébahie en regardant à travers sa boule de cristal. "Les années passent, et toi, tu es toujours là" dit-elle à Guignol. Grâce à l'apparition du "génie de la Tête d'Or", les marionnettes se mettent à raconter l'histoire d'Antoine et Yvonne Moritz, pour qui "la seule richesse est la passion effrénée pour le théâtre de Guignol". Au début de leur aventure, le couple montait et démontait tous les jours ce théâtre,  jusqu'à ce que leur succès auprès du public soit récompensé et que la mairie les autorise à s'installer dans ce qui deviendra "le véritable théâtre de Guignol du parc de la Tête d'Or". En 1980, à la mort d'Antoine Moritz, Yvonne ne lâchera pas les marionnettes et quelques années plus tard, la municipalité autorisera la construction d'un toit en face du petit théâtre pour protéger de la pluie des spectateurs toujours aussi fidèle.

Le maire Georges Képénékian (à droite) et l'équipe du théâtre Guignol du parc de la Tête d'Or ©Mathilde Régis

"J'étais venu les poches pleines, je vais repartir les poches vides"

À la disparition d'Yvonne, en août 2017, Florence et son frère Rémi sont déterminés à ne pas laisser l'histoire s'arrêter. Les petits-enfants poursuivent ainsi la passion de leurs grands-parents dans l'attente de la nouvelle génération avec Tristan, régisseur plateau, et Harrison, jeune marionnettiste. Pour clôturer ce spectacle anniversaire, impossible de ne pas mettre en scène la bête du Gévaudan, rouée de coups par la tavelle de Guignol. La bête sur l'épaule, il s'exclame "peut-être que Monsieur le Maire me donnera une petite subvention, depuis le temps que je fais ça !"

Provoquant l'hilarité des spectateurs, Guignol revient muni d'une bourse. "Je suis allé voir le maire, il m'a fait un petit acompte" raconte-t-il à Gnafron. Une plaisanterie qui n'a pas manqué de faire réagir le maire, Georges Képénékian, lors de ses remerciements. "J'étais venu les poches pleines, je vais repartir les poches vides. D'une manière ou d'une autre, l'histoire doit continuer", a-t-il lancé après avoir raconté que Guignol symbolise aussi ses propres souvenirs d'enfance.  L'ancien adjoint à la culture a tenu à souligner que "l'esprit d'insolence, l'humour et l'ironie comme forme de rébellion fait partie de notre ville".  Avant de partager un mâchon lyonnais avec le reste de l'assistance, il a souhaité que l'objectif du théâtre soit de célébrer ses 100 ans. "Je ne suis pas sûr de pouvoir y être, je ferai un effort, si je peux, je me ferai congeler" a-t-il plaisanté.

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