Violon

Baroque : la nuit de l’archange Corelli

Le CNSMD de Lyon et le Festival de musique baroque consacrent une nuit entière au compositeur italien Arcangelo Corelli. Baroque, baroque, quand tu nous tiens...

À l’occasion du tricentenaire de la mort d’Arcangelo Corelli, le CNSMD de Lyon et l’équipe en charge de la chapelle de la Trinité ont décidé de rendre hommage à l’un des compositeurs les plus importants de l’ère baroque, au même titre que des Vivaldi, Haendel ou Rameau pourtant beaucoup mieux cotés au panthéon baroque par le “grand public”.

Si l’influence de Corelli est considérable sur la musique du XVIIIe siècle (J.S. Bach ou François Couperin l’ayant en leur temps célébré ne vous diraient pas le contraire), sa musique d’une beauté sans égale est un exemple d’équilibre et de pureté. Il fut à la fois l’initiateur et le diffuseur de formes nouvelles comme la sonate ou le concerto grosso (concerto à plusieurs instruments concertants ou concerto pour orchestre) ainsi qu’un des fondateurs majeurs de la technique de violon “moderne”. Un violon qui chez Corelli ne recherche pas une virtuosité démonstrative comme chez Vivaldi parfois ou Tartini, mais qui requiert excellence et inspiration par ses subtiles techniques d’ornementation. Rien de superflu : un violon qui “parle”, un contrepoint le plus pur qui soit... Corelli laissera l’excentricité et le maniérisme à ses successeurs.

Que le département de musique ancienne du CNSMD de Lyon lui consacre une nuit entière n’est que logique, et cette soirée nous réserve de bien belles choses. Réunis autour de cet hommage, les étudiants lyonnais rencontreront leurs homologues de Leipzig et de Graz pour un premier concert syncrétique et coloré.

Un second, en deuxième partie de soirée, fera intervenir les enseignants (comme Odile Édouard, professeure de violon baroque au CNSMD), qui comptent parmi les spécialistes et interprètes de référence dans ce répertoire. Ascèse, pureté dans la ligne mélodique, luxuriance de l’ornementation, somptuosité des continuos (réalisation de la basse continue) mêlant violoncelle, clavecin, harpes ou grands luths : la musique de Corelli n’aspire qu’à une redécouverte sensible.

À noter qu’une conférence sur la vie, l’œuvre et le rayonnement du compositeur sera donnée dès 18h, précédant et introduisant les deux concerts du soir.

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Nuit Corelli. Vendredi 22 novembre, à partir de 18h, à la chapelle de la Trinité, 29-31 rue de la Bourse, Lyon 2e.

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Cet article est paru dans Lyon Capitale n°727 (novembre 2013).

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