Vendredi 14 novembre à la Sucrière, Benjamin présentait ses œuvres aux côtés de Pascal Casolari, Romain Lardanchet et Ico. Leur point commun ? Le digital painting, cet art numérique qui reprend les codes du dessin en les appliquant aux nouveaux outils numériques.
Les traits sont fins, lisses. Les couleurs narguent leurs variances singulières. L'atmosphère y est onirique : le digital painting est cet art hybride qui reprend les codes de la peinture traditionnelle et qui s'approprie le champ des possibles du numérique.
Une date unique à la Sucrière
L'artiste chinois Benjamin (Zhang Bin) est l'une des figures du milieu du digital painting. Connu comme auteur de mangas, il est spécialisé dans l'utilisation particulière de la couleur. L'artiste était de passage à Lyon ce vendredi 14 novembre, unique date pour voir quelques-uns de ses travaux.
Benjamin présentait à la Sucrière le résultat de son workshop en partenariat avec l'Ecole des Aries où cinq étudiants français étaient partis en échange en Chine pour assister à ses cours. Les œuvres des formateurs de l'école et celles de quelques étudiantes côtoyaient l'ouvrage du maître.
Le rêveur et son calepin
Assis à une table dans le coin de l'exposition, Benjamin dessine sur son calepin. Lorsqu'on vient lui adresser la parole, il sourit timidement et garde la tête baissée sur son dessin. Car, pour s'essayer au digital painting, il faut un minimum de connaissances, au pire, et beaucoup de talent, au mieux, sur les techniques traditionnelles de dessin.
Toujours les yeux rivés sur sa feuille – de la timidité, sans doute, mais aussi beaucoup de rêverie enfantine –, Benjamin confie : "Mon travail n'a rien d'original. Je me concentre surtout sur l'accord des couleurs." Des couleurs qui donnent aux dessins de Benjamin une dimension onirique, irréelle. Et si cet univers presque fantastique caresse les créations de l'artiste, sa principale inspiration lui vient de "la vie quotidienne". Résultat, un mélange étrange de graphisme lié aux scènes de la vie de tous les jours. Il y a de l'urbain, de l'intime, des grands espaces.
La peinture digitale, “c’est plus facile”
On peut se demander pourquoi utiliser plus spécifiquement l'outil numérique comme support, si ce n'est les couleurs et le rendu graphique. Pourtant, le dessin au stylet est un avantage. Ico, présent ce vendredi, parle alors de cette "possibilité d'enlever, remettre indéfiniment de la matière. L'outil numérique est incroyable pour les possibilités qu'il permet". Pas étonnant, en ce sens, que Benjamin voie là une "manière beaucoup plus simple et plus facile" pour dessiner.
Le digital painting demande cependant d'autres compétences en graphisme, en complément du coup de crayon traditionnel qui n'est sans doute pas à la portée de tout le monde.