Le Concert de l’Hostel Dieu poursuit sa folle saison en passant à la vitesse supérieure avec deux concerts à l’Auditorium. Deux concerts Mozart, témoins de l’influence italienne du compositeur.
Preuve que la potion magique existe – et que son géniteur tyrannique n’hésita pas à sa naissance à le plonger dans le chaudron afin de lui faire boire la tasse en guise de baptême –, Mozart composait ses premières œuvres à six ans. À onze, c’est son premier opéra, Apollo et Hyacinthus, qui voit le jour, destiné à être interprété par les élèves du lycée dépendant de l’université de Salzbourg.
Des séjours répétés en Italie, destinés à parfaire sa formation (toujours à l’initiative de papa), suivront, si bien qu’en 1779 le jeune homme de 23 ans pourra annoncer à son père : “Désormais, je peux écrire dans tous les styles.” C’est d’opera seria dont parle alors Mozart, fasciné par l’art des derniers grands castrats : un genre particulièrement héroïque… et italien.
Voilà le cœur du programme “Mozart l’Italien” que nous propose le Concert de l’Hostel Dieu : un pot-pourri d’ouvertures d’arias extraites des opéras Lucio Silla ou Mitridate, d’un Divertimento en ré majeur (KV 136) aux saveurs milanaises ou encore d’un Exultate, jubilate aux réminiscences napolitaines… Sans oublier la symphonie n° 25 en sol mineur qui, si elle ne doit pas grand-chose au style italien, aura le mérite de confirmer le fait que le jeune prodige autrichien maîtrisait bien “tous les styles” – et avec quel bonheur !
NB : Le concert “Expresso” de vendredi reprendra les grandes lignes du programme de la veille – il est réservé aux lycéens.