L’heure est décidément au cross-over ! Mais qui ira s’en plaindre quand les sœurs Labèque se proposent de retracer plus d’un siècle d’histoire du courant minimaliste ? Ce lundi à l’Auditorium.
Loin de limiter leurs prétentions anthologiques à la musique savante des années 1960, dite “minimaliste”, et à ses chefs de file (Terry Riley, Philip Glass, John Cage...), Katia et Marielle Labèque, à la fois instigatrices et interprètes, vont en chercher les origines chez Erik Satie par exemple, tout autant que son héritage chez des compositeurs post-minimalistes mais aussi (et c’est là que l’excitation atteint son comble) dans les “musiques de jeunes”.
Un devoir d’exhaustivité auquel les sœurs Labèque satisfont avec audace et panache, s’entourant pour les besoins de l’entreprise de musiciens amplifiés (guitare électrique, basse...) afin d’interpréter Glenn Branca, légende de l’avant-garde rock envisageant dans les années 1980 une musique basée sur des masses sonores généreusement amplifiées et le bruitisme.
Un “concept” les doigts dans la prise
S’éloignant encore de la musique dite “savante”, nos deux pianistes intrépides enfouiront leurs doigts ce lundi dans la prise de courant de l’Auditorium le temps de quelques reprises de Suicide, Radiohead, Sonic Youth ou Aphex Twin, faisant ainsi exploser les cadres au nom d’une ouverture d’esprit dont elles montrent farouchement l’exemple. Un “concert concept” comme on en rencontre peu, par conséquent à ne pas rater !