Angel Olsen débarque à Feyzin ce mercredi, avec ses chansons à tomber.
Il est d’usage, lorsqu’une jeune femme attrape une guitare grésillante, fait montre de quelque talent brut et étale en gestes brusques de frissonnants états d’âme sur sa tartine musicale, de dégainer les comparaisons automatiques : “nouvelle PJ Harvey”, “héritière de Cat Power”... Difficile de faire autrement avec Angel Olsen. Et pourtant l’on est loin du compte.
Car, derrière ce joli minois d’ex-serveuse irrésistible (vous savez, cet archétype de fille trop jolie pour passer sa vie à resservir du jus de chaussette à de vieux camionneurs bougons), se cache un fracas sourd de tracas déclamés sans afféterie aucune, comme ça vient, à l’arrache au gré de chansons à tomber.
Terre brûlée
Et pour ce qui est de sa voix, ce timbre si profond qu’on pourrait y descendre à plusieurs, les spécialistes nostalgiques des années 1990 y reconnaîtront aisément les inflexions à se damner de Hope Sandoval (Mazzy Star), Paula Frazer (Tarnation) ou Isabel Monteiro (Drugstore). Entendons-nous bien, son Burn your Fire for no Witness tient davantage d’une politique de la terre brûlée que de l’exutoire. Du genre à vous tirer des larmes pour mieux y mettre le feu.