Nuits barbares Hervé Koubi
© Nathalie Sternalski

Danse : Les Nuits barbares d’Hervé Koubi à Bron

Programmé à plusieurs reprises dans le cadre du festival Karavel, Hervé Koubi revient à Bron avec Les Nuits barbares ou Les Premiers Matins du monde. C’est l’occasion de mieux découvrir l’originalité de sa danse, entre hip-hop et contemporain.

Chorégraphe d’origine algérienne au parcours atypique (il a mené de front des études en pharmacie et de danseur), Hervé Koubi mêle le hip-hop et le contemporain avec un naturel qui confine parfois aux arts martiaux, dans des énergies rondes, félines et puissantes à la fois. Depuis 2010, il travaille avec une équipe de douze danseurs algériens et burkinabés, tous résidents français, créant un parcours jalonné de plusieurs pièces dont El Din en 2010 et Ce que le jour doit à la nuit en 2013.

Étymologie

“Les Nuits barbares, explique le chorégraphe, prend sa source dans cette immense et incontournable histoire de notre bassin méditerranéen. Avec mon envie d’aller vers l’autre, vers l’inconnu, à l’encontre d’une actualité dont la machine médiatique, jouant de confusion, dicte trop souvent le “nous et les Autres”, nous les “civilisés” et nos voisins les “barbares”, où le sens étymologique du mot “barbare” cède souvent le pas à un sens unique qui définit l’autre comme violent et dépourvu de civilisation et d’humanité.”

Héritage

Au travers d’une danse qui évoque des entraînements de combat, des rituels, ponctuée de breakdance, Hervé Koubi se demande qui étaient ces autres Barbares, ceux venus du Nord, mystérieux “peuples de la
mer” ; ceux de l’Est, génies des temps obscurs, les Perses, Ioniens, Scythes et Babyloniens, les Arabo-musulmans. Il se demande de quelle histoire inconnue, oubliée, reprise, assimilée ou effacée nous pouvons être les héritiers. Peuples coureurs de steppes ou bâtisseurs de tumulus, peuples avec ou sans dieux, pacifiques ou guerriers, vaincus et pourtant féconds... ?

Humanité

Le chorégraphe choisit de mettre en scène la peur ancestrale de l’étranger, la recherche de nos racines qui sont multiples, d’autres cultures qui ont toutes contribué à la richesse de l’humanité. La scénographie est à la fois sombre et claire, jouant sur l’esthétique des corps et des objets, pour marquer nos esprits et les porter hors des ténèbres, vers la lumière. Aperçu en vidéo ci-dessous.

Les Nuits barbares ou Les Premiers Matins du monde
Samedi 3 décembre à 20h30, à l’espace Albert-Camus (Bron).
> Autour du spectacle : master class niveau intermédiaire et avancé, à partir de 14 ans (participation : 10 €) – même jour, de 14h à 16h, au Pôle Pik.

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