Ste Marie-Madeleine en extase Artemisia Gentileschi

Expo : un jour d’Extase au musée des Tissus

Exposition exceptionnelle au musée des Tissus ce mardi 17 juin. L’œuvre, de la peintre italienne du XVIIe siècle Artemisia Gentileschi, on l’a longtemps cru perdue. Et son exposition n’est qu’une très courte escale sur le chemin de la capitale, où elle sera vendue.

“Un jour, une œuvre” serait pour une fois approprié, pour qualifier la présentation au musée des Tissus et des Arts décoratifs de la Sainte Marie-Madeleine en extase d’Artemisia Gentileschi. Car l’exposition dont il est question ici durera précisément 7h30. Ensuite, le tableau continuera son voyage du Sud de la France, où il a été redécouvert, vers Paris où il sera mis en vente le 26 juin.

La brièveté de cette escale, le directeur du musée la revendique : elle met en valeur selon lui le “caractère exceptionnel” de l’œuvre elle-même. Quant au choix de Lyon, il ne serait pas géographique (carrefour des marchands entre le Sud et la capitale depuis des lustres), mais vaudrait, toujours pour Maximilien Durand, reconnaissance “de la place de Lyon en nombre d’amateurs d’art” par Sotheby’s, qui voulait présenter l’œuvre dans une autre ville avant la capitale.

Une histoire de chemise et de soyeux

Mais pourquoi une peinture italienne du XVIIe siècle se retrouve-t-elle dans un musée des Tissus ? À cause du vêtement de Marie-Madeleine (qui occupe presque un quart du tableau), répond Maximilien Durand, évoquant une chemise galonnée conservée rue de la Charité. Le directeur du musée rappelle aussi que celui-ci possède un fonds d’arts graphiques et de peinture, des œuvres sources d’inspiration pour les créateurs textiles. Ces créateurs, les soyeux lyonnais notamment, poursuit le conservateur, ont toujours voulu être reconnus comme des “artistes”. Ce que “l’on retrouve dans la biographie” de la fille du peintre caravagesque Orazio Gentileschi : “promouvoir un art au-delà des obstacles constitués par son sexe, les épreuves de son existence…”

“Du grand, du bel Artemisia”

L’artiste, bien reconnue comme telle aujourd’hui, a inspiré elle-même nombre d’œuvres, littéraires (notamment Artemisia et autres proses de Michèle Desbordes et Artemisia, un duel pour l’éternité d’Alexandra Lapierre qui a contribué à la redécouverte du tableau ici présenté) et cinématographique (Artemisia, d’Agnès Merlet avec Valentina Cervi et Michel Serrault).

Au final, la meilleure raison de se presser au musée des Tissus ce mardi pour découvrir Sainte Marie-Madeleine en extase reste sans doute que l’œuvre constitue, selon Pierre Étienne, directeur du département des tableaux anciens de Sotheby’s, “du grand, du bel Artemisia”.

Sainte Marie-Madeleine en extase, d’Artemisia Gentileschi, sera visible mardi 17 juin de 10h à 17h30, au musée des Tissus et des Arts décoratifs.

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