Je n’y retournerai jamais

Photo - Rip Hopkins, pour sa quatrième expo personnelle au Réverbère, a photographié ses compatriotes anglais qui, comme lui, ont décidé de vivre en France.

Nouvelle expo de l’impertinent Rip Hopkins, au Réverbère, avec une série de photos très originales, impulsées par le projet simple et bien vu de figer ses compatriotes anglais qui, comme lui, ont décidé de s’installer en France. En Dordogne plus exactement, où les petits tabacs-presse sont tenus par des dames à l’accent british, où les pubs (lire “peubes”) font le bistrot du coin, et où les épiceries vendent du thé plus que de coutume. Cette fois encore, l’approche artistique de Hopkins puise dans une recherche graphique très “matheuse” et formelle, et dans un goût ostentatoire pour la sociologie. Quand les Anglais sont l’une des cibles privilégiées des Français pour faire des traits d’humour plus ou moins douteux, quand les Anglais sont connus pour en avoir un particulièrement fin, qu’est-ce qu’être l’expatrié qui ne prononce pas les “r” et le voisin autochtone ? Hopkins, décidément étonnant, explique que dans ces photos se trouvent sans doute son “rejet de la Grande-Bretagne”, et son sentiment “d’inadaptation sociale”. Et il poursuit, toujours plus fascinant dans son introspection terriblement parlante : “Or le temps passant, je me satisfais moins d’être un étranger et suis de plus en plus attiré par des valeurs proprement britanniques qui m’ont été inculquées dans l’enfance”. Au point de retraverser la Manche, définitivement ? Rip Hopkins en a bien peur.

Another country

Les britanniques en France, par Rip Hopkins.

Jusqu’au 26 février. Le Réverbère, 38 rue Burdeau, Lyon 1er.

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