“Queer” signifie étrange, bizarre. Terme péjoratif utilisé comme insulte homophobe
(“pédé”), il a été récupéré par les partisans d’un mouvement né aux États-Unis, à la fin des années 80. Après l’époque où l’homosexualité s’est “commercialisée”, on a vu apparaître des bars gays, des sex-clubs,
la Gay Pride … Et une partie de cette communauté a cessé de militer. Pour Mickael Tramoy, artiste lyonnais, “cette commercialisation du mouvement gay a tué une pensée politique car il y a encore beaucoup de discriminations.”
Le mouvement queer s’appuie sur le courant féministe pour faire avancer la parité des genres. En France, il est arrivé d’abord par la rue puis par les livres, puisque la doctrine vient tout juste d’être traduite en français.
Aux États-Unis, le mouvement queer est arrivé par les minorités dans les minorités : les transgenres, les hispanos et les noirs en ont eu marre du stéréotype gay et lesbien toujours blanc, de classe moyenne. Ils ne s’y reconnaissaient pas. Le queer combat à la fois l’homophobie et le racisme. C’est une politique d’alliance, même si tous les militants n’ont pas les mêmes intérêts immédiats, ils remettent tous en cause l’exclusion basée sur la sexualité et le sexe. Mais le queer n’est pas un mot d’ordre, et encore moins une case, puisque la lutte est elle-même basée sur le combat des catégorisations.