Comme chaque saison, l’Opéra de Lyon nous gratifie d’un festival. Il s’intitule cette année “Pour l’humanité”. Une réflexion en quatre actes sur la même thématique, qui se veut “un acte posé face à tous les crimes contre l’humanité”.
Avec La Juive, d’Halévy, c’est la question de la haine entre juifs et chrétiens à la fin du Moyen Âge qui est posée, tandis que la reprise de L’Empereur d’Atlantis, composé par Viktor Ullmann au camp de Terezín, dénonce à sa façon le totalitarisme et la barbarie.
Né dans les mêmes sombres circonstances, l’opéra pour enfants Brundibár de Hans Krása deviendra l’œuvre la plus jouée de Terezín, avec plus de 50 représentations ! C’est ici Jeanne Candel, artiste de la nouvelle vague du théâtre français, qui s’attellera pour la première fois à la mise en scène d’opéra.
Walter Benjamin par Debray
Last but not least, le point d’orgue de ce festival d’opéra programmatique : Benjamin, dernière nuit. Après Robert Badinter, c’est le philosophe Régis Debray, compagnon de lutte de Che Guevara et conseiller du président Mitterrand, qui se voit promu librettiste par l’Opéra de Lyon.
Debray donne ici sa lecture des dernières heures du philosophe allemand Walter Benjamin, pourchassé par les nazis, qui finit par se suicider à l’idée que la loi pourrait le renvoyer en France.
Un événement qui scelle la collaboration entre Debray et le compositeur contemporain Michel Tabachnik, qui signe à la demande de l’Opéra cette nouvelle production, également inscrite dans la biennale Musiques en scène.