L’Ange de feu qui nous convoque à l’opéra de Lyon ce mardi, c’est la folle histoire d’une femme en proie aux visions qui, à l’instar d’une certaine Jeanne d’Arc, finira ses jours conduite au bûcher.
À la croisée de l’épopée médiévale et du drame romantique, L’Ange de feu de Sergueï Prokofiev est une fable mystique, une quête entre délire et réalité semée d’embûches hallucinatoires qui s’achève par le feu.
Renata, le chevalier Ruprecht et l’ange
En voilà une histoire abracadabrante ! Renata, se disant poursuivie par un démon alors qu’un ange (en réalité le diable) lui a promis un avenir de sainte, embringue le chevalier Ruprecht dans sa quête : retrouver l’ange, identifié sous les traits de son ancien amour, Heinrich. Bien entendu, Ruprecht tombe éperdument amoureux et une diseuse d’avenir prédit à Renata que le sien sera placé sous le signe du sang…
La folie, mais également Faust et Méphisto (rien que ça !) seront convoqués pour cette fable qui finit évidemment très très mal, la belle hystérique s’attirant les foudres des inquisiteurs, qui la jugent “possédée”. L’œuvre s’inscrit dans une époque (la fin des années 1920) marquée par les débuts de la psychanalyse et les premières études sur l’hystérie.
Une belle entrée en matière pour l’Opéra de Lyon, avec le chef Kazushi Ono (pour sa dernière saison en tant que chef permanent) à la baguette. Reprise d’une production du Komische Oper de Berlin créée en 2014, c’est le metteur en scène australien Benedict Andrews qui s’attelle à l’exploration du psychisme de Renata, incarnée pour l’occasion par Ausrine Stundyte, que vous avez peut-être vue en lady Macbeth de Mzensk la saison passée à Lyon.
Prokofiev / L’Ange de feu – Du 11 au 23 octobre (les jours impairs) à 20h (sauf dimanche 16h), à l’opéra de Lyon.
> Préludes littéraires en musique les 13, 15 et 17 à 19h.