À l’initiative de la galerie de street art Superposition, l’extra "Ruelles" des Nuits Sonores fera la part belle aux femmes. Du 20 au 27 mai prochain, des artistes féminines viendront redécorer la rue Longue dans le 1er arrondissement de Lyon. Lectures, conférences et DJ Set sont également au programme.
"On part du constat que les femmes sont sous-représentées dans le domaine du street art", explique Orbiane Wolff, Présidente de l’association Superposition. C’est pour cette raison que la jeune femme et son équipe ont décidé d’en faire le thème de l’extra "Ruelles" des Nuits Sonores. Née il y un an avec la vocation de "fédérer le street art à Lyon", l’association Superposition s’inscrit aujourd’hui dans l’initiative de "mettre les femmes en avant dans le milieu artistique", explique sa Présidente. "On s’est rendu compte que lors de notre dernier événement, la programmation était constituée essentiellement d’hommes", regrette Orbiane. "Aujourd’hui, on veut mettre les femmes en lumière, en incluant les hommes aussi", précise-t-elle. La programmation de "Ruelles" ne sera donc pas exclusivement féminine, mais sera en orbite autour de cette thématique. Pour David Fontaine, coordinateur du programme "Extra!", il s’agira d’un "véritable temps de respiration pour les festivaliers des Nuits Sonores" qui permettra aussi de "favoriser un dynamisme local".
Une cible différente des Nuits Sonores
"Le partenariat avec les Nuits Sonores s’est décidé assez naturellement", explique Orbiane. La galerie a répondu à un appel à projets émis pour les extras. "On a réalisé qu’on n’avait pas assez mis en avant les femmes dans le milieu du street art, et qu’on répercutait dans notre travail les inégalités contre lesquelles ont essayait de se battre", déplore la jeune Présidente. "On ne va pas résoudre ces inégalités en faisant un projet thématique par an", ajoute-t-elle d’un ton ironique. "Mais c’est un travail au quotidien".
Pour la jeune femme, les Nuits Sonores sont orientées "teuf" (fête) et "musique", d’où leur affinité avec Superposition, qui propose quelque chose de "différent des galeries traditionnelles". Pour autant, "Ruelles" ne cible pas un public "entre 18 et 23 ans", mais une audience plus âgée. "On est conscients que pendant les Nuits Sonores, certains ne voudront pas venir écouter des conférences", avoue Orbiane, sourire aux lèvres. "Mais ceux qui le feront seront agréablement surpris. On veut justement apporter quelque chose de nouveau", conclut-elle.
Une programmation en résonance à "La carte blanche à Lisbonne"
Les Nuits Sonores organisent pour cette édition une "carte blanche à Lisbonne" en faisant venir des artistes de cette ville. Parmi eux, Maria Imaginario, artiste peintre et illustratrice, qui viendra "taper un mur", selon l’expression d’Orbiane, dans la rue Longue. "En plus, les commerçants jouent le jeu en nous demandant de repeindre la rue", se réjouit la jeune femme. "À partir de 15 heures, il y aura toujours un street-artiste qui se produira en extérieur. Le but est de venir, de regarder et d’échanger avec eux".
Cette semaine spéciale sera alors à l’image de la galerie. "On veut affirmer notre démarche engagée, on ne se revendique pas féministes à 100%, mais à partir du moment où on est pour le droit des hommes, on est forcément aussi pour le droit des femmes", explique-t-elle. À long terme, son objectif au nom de la galerie est de "pérenniser l’initiative, pour voir comment évolue le concept de ‘Ruelles’". Un évènement entièrement gratuit à suivre dans le cadre des "Extra!" des Nuits Sonores qui, selon David Fontaine, "proposent à tous de découvrir la ville de Lyon autrement".
Programmation ici.