Les Iles Solovki, situées dans la Mer Blanche Arctique, merveilles du Nord de la Russie révèlent toute leur beauté dans une exposition de photographies à la Mairie du 6è. Plongée dans cet univers magnétique, haut lieu de la religion orthodoxe avec son célèbre monastère, marqué douloureusement par les goulags du Régime Soviétique.
Chargées d’Histoire, les Iles Solovki le sont. À quelques centaines de kilomètres du cercle polaire, cet archipel a abrité dès le 16è siècle des monastères, sublimes prouesses architecturales construites sur une terre isolée loin de toute logistique. Puis de 1920 à 1939, l’horreur a envahi les lieux qui servirent de goulags. D’ailleurs, la légende raconte que le nombre de victimes serait tellement important que sous chaque pas foulé, des os enterrés demeurent… L’exposition mêle alors les photos de Guennadi Smirnov, qui peignent la beauté mystique du lieu tel qu’il est aujourd’hui, à des documents d’archives, des anciens clichés et des lettres de déportés du goulag. Le photographe russe Guennadi Smirnov parvient à saisir dans ses œuvres toute la grandeur de l’âme russe et livre un sublime aperçu de ce lieu saint qui s’est bâti dans des conditions difficiles et où l’homme, guidé par sa foi, a su innover et faire de ce monastère un patrimoine architectural unique et exceptionnel.
Les Iles aux mille lumières
Mélangeant photos numériques et photos argentiques, le photographe assure ne retoucher aucune de ses photos. « La lumière change tout le temps sur l’archipel », explique-t-il. Violet, orange, ocre, rose, noir, gris aux nuances infinies, le ciel se teinte de couleurs presque surnaturelles dues à la proximité des îles avec le cercle polaire, il n’est pas rare d’ailleurs d’y apercevoir des aurores boréales. « C’est par hasard que je suis allé sur les Iles Solovki la première fois, mais aujourd’hui je me rends compte qu’il n’y avait rien de fortuit, analyse le photographe ajoutant que cette exposition est une sorte de représentation de ce que l’homme est capable de faire par la force spirituelle. Ce lieu n’est pas seulement sublime, il est aussi très technologique d’un point de vue architectural et aussi au niveau de son jardin botanique très rare ». Malgré les vingt années chaotiques de l’époque du goulag où l’île était devenue celle des prisonniers, il demeure en ces lieux une force de l’ordre de l’espoir. Des images surgit le silence, qui n’est pas celui du recueillement mais celui du mystère, de la spiritualité, devant une terre si belle, si isolée et sur laquelle l’homme a construit des cathédrales dignes de celles de Moscou. À l’occasion de l’année France-Russie, l’âme russe et la Sainte Russie sont donc réunies grâce à cette poétique exposition à ne pas manquer.
Iles Solovki. Du 22 septembre au 6 octobre, à la Mairie du 6è. Gratuit.