L’expérimentateur qui avait connu succès et reconnaissance dans les années 1980 a été retrouvé mort dans son atelier le 6 juillet.
Il aimait la peinture, les femmes, le vin, la fête, les chevaux. Dans les années 1980, Stéphane Braconnier a connu succès, reconnaissance (galeries Houg à Lyon et Lucien Durand à Paris, Frac, MAC, Nouveau Musée, musée Paul Dini), à l’instar des Giorda, Pouillet ou Aubanel.
Puis la crise, les ventes qui dégringolent, la peinture mise hors mode pour sa génération. Il s’isole de plus en plus, abandonne la peinture, se tourne vers l’équitation et l’écriture. Il se remet à peindre mais se voit désormais considéré comme “ingérable” ou “instable” par le milieu, qui le laisse en stand by, à moins que ce ne soit de son seul fait. Le 6 juillet, on l’a retrouvé mort, d’une crise cardiaque, dans son atelier. Il avait 57 ans.
Puissance et raffinement
D’un grand talent, Stéphane Braconnier était un expérimentateur. Il a revisité nombre de tentatives de la peinture des quarante dernières années : immenses toiles découpées avec introduction d’objets et de matière à la Schnabel, vastes estampes (créées à l’Urdla), tondos, figuration (nus et portraits), “abstraction impressionniste”, introduction de la photographie dans sa peinture, céramique, objets, sculpture monumentale en résine (pour l’Ensatt), jusqu’à la mise au point d’une technique moulant et colorant de la paraffine pour jouer avec la lumière, la transparence, les apparitions disparaissant et les effets nacrés. Son travail alliait puissance et raffinement et chacune de ses œuvres semblait alors une évidence, exacte, installée.
• Les obsèques de Stéphane Braconnier auront lieu vendredi 17 juillet à 15h15 en l’église de Ste-Foy Centre, 13 place Xavier-Ricard, à Sainte-Foy-lès-Lyon.