Et découvrez la critique de son dernier film.
A vaincre sans péril...
La critique. Après Mémoires de nos pères, Clint Eastwood refait la bataille d'Iwo Jima, du côté japonais cette fois. Un beau film de guerre sans effort apparent. La splendeur graphique et l'authenticité des témoignages retrouvés à Iwo Jima suffisent à remplir le film. Mais après 54 ans d'une carrière immensément remplie, Mister Clint Eastwood pourrait quand même prendre un peu plus de risque !
Lettres d'Iwo Jima
De Clint Eastwood. Avec Ken Watanabe, Kazunari Ninomiya, Tsuyoshi Ihara, Ryo Kase...
L'histoire : En 1945, les armées américaines et japonaises s'affrontent sur l'île d'Iwo Jima. Animé d'une volonté implacable, le général Kuribayashi exploite ingénieusement la nature du terrain, transformant ainsi la défaite éclair annoncée en 40 jours d'héroïques combats...
Dans le premier volet du diptyque relatant la bataille d'Iwo Jima, Clint Eastwood s'était interrogé avec talent sur les images auxquelles se cramponne l'Amérique quand elle mène une guerre obscure à l'autre bout du monde. Un militantisme assumé et une faculté à dépasser les témoignages pour atteindre des propos universels avaient confirmé le niveau auquel le réalisateur place la barre.
Dans Lettres d'Iwo Jima, Clint Eastwood se positionne du côté des combattants d'Hiro Hito. En 1945, Américains et Japonais s'étaient affrontés sur l'île d'Iwo Jima dans le Pacifique, le sang versé et les sacrifices humains ayant survécu dans des lettres retrouvées dans le sable des décennies plus tard. Animé d'une volonté implacable, le général Kuribayashi avait transformé la défaite éclair annoncée en résistance héroïque. Lettres d'Iwo Jima donne ainsi une autre vision de cette bataille en cristallisant l'héroïsme voire le jusqu'au-boutisme des combattants de l'empire du Soleil Levant. Servi par des interprètes qui visent juste (sic), un esthétisme impeccable et un sens du récit solide, Eastwood prouve, comme si besoin était, le niveau de maîtrise qui est le sien.
Bien que moins politique que le premier opus, Lettres d'Iwo Jima renvoie par moments à l'actualité de la guerre en Irak. Il n'y a pas de bons, pas de méchants, mais des soldats à visage humain qui se battent pour leur drapeau, prisonniers de la propagande et de l'idéologie.
Si les clichés avaient été judicieusement contournés dans Mémoires de nos pères, ils ne manquent pas dans Lettres d'Iwo Jima. Les violons sont de retour ainsi que la grande fraternité guerrière qui veut que l'on meure dans les bras de son compagnon d'infortune. Le sang se mêle aux larmes pendant une bonne moitié du film. Des longueurs, du mélo large public et des images qui trouveront leur cible à coup sûr. Clint Eastwood n'a plus qu'à déployer son savoir-faire classique pour sublimer ces principes de mise en scène. Au regard de sa carrière monumentale, on serait en droit d'attendre des choix un peu plus risqués.
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