L’“anti-Croix-Rousse”, c’est en ces termes que l’historien Bruno Benoit définit le quartier d’Ainay. Qu’a-t-il bien pu se passer dans ces lieux pour mériter ce qualificatif ? Depuis des siècles, Ainay semble résolument à part dans le paysage lyonnais.
L’histoire d’Ainay commence en même temps que celle de Lugdunum. Occupé par les Romains, le quartier symbolise alors la frontière sud de Lyon. Au bout, Saône et Rhône se rejoignent, ce qui aurait pu donner le nom d’Ainay, proche de “cours d’eau” en gallo-romain. Mais cette hypothèse suffit à elle seule à déclencher la polémique, car l’étymologie d’Ainay n’a jamais cessé de faire débat. Pendant plusieurs années, on a ramené ce nom à une origine grecque signifiant “temple”. On pensait alors que c’est ici que se tenait l’autel d’Auguste, ainsi que l’Amphitrite où sont morts les martyrs chrétiens de 177, dont sainte Blandine. L’hypothèse fut balayée lorsque ce même amphithéâtre fut découvert sur les collines de la Croix-Rousse, en 1958. Vient ensuite l’hypothèse que les lieux accueillirent les restes des martyrs de Lyon après leur mise à mort. Là encore, une idée balayée, mais c’est pour cette raison qu’un “temple” fut bien installé à Ainay : une abbaye du même nom.Il vous reste 83 % de l'article à lire.
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