A 70 ans, André Boiron sort de prison. Il y aura passé 35 ans de sa vie. Pendant les 35 autres années, il a vécu entre pauvreté et précarité. Dans son autobiographie parue aux éditions Livresemcc, il raconte le cheminement qui l’a conduit à cette vie de détenu et comment il en est sorti.
« A 9 ans, je commence à faire connerie sur connerie », écrit André Boiron dans son autobiographie T’en auras les reins brisés. Il ne marchait pas encore qu’il devait déjà commencer à courir. André Boiron est né en 1943, à la fin de la guerre. « L’immeuble où nous habitions a été détruit par les bombardements », se souvient-il dès la première page.
Plus qu’un simple prisonnier, André Boiron est un observateur des prisons. T’en auras les reins brisés n’est pas qu’une autobiographe, le livre raconte aussi l’évolution du système pénitentiaire, de la population pénale et de la criminalité.
De la maison de correction à la prison
Vols et trafics sont ses torts, mais il paraît sympathique. André Boiron est un fataliste. Il aurait pu mener une vie meilleure mais sa ville – Lyon - et le contexte social dont il est issu ne lui ont pas laissé le choix.
Fataliste mais surtout révolté. Lui qui s’enorgueillit de n’avoir jamais fait couler de sang trouve, dans le hold-up, une façon de se révolter. C’est donc tout naturellement que, dans ses lignes, il dépeint une critique de la société. Société dans laquelle il ne rentre dans aucune de ses cases.
Mireille Debard, journaliste judiciaire passée par Libération, a ponctué ce récit d’encadrés. Ces articles de presse, écrits de sa main sur les différentes affaires d’André Boiron, permettent de mieux comprendre comment un jeune détenu de 18 ans peut finalement devenir un retraité de 70 ans, libre, qui tient compagnie à un couple de canaris.