Le pianiste Andreï Korobeinikov se produit sur les scènes du monde entier, il sera à Lyon le 6 avril dans le cadre de la saison des Grands Interprètes à l’Auditorium. Portrait d’un jeune musicien qui, à seulement 25 ans, semble déjà être entré dans la prestigieuse caste pianistique des « virtuoses russes ».
Difficile de ne pas penser à Evgeny Kissin devant le jeu d’Andreï Korobeinikov. Puissance et maîtrise technique impeccable sont les maîtres mots de leur virtuosité. Néanmoins, le jeune pianiste n’apparaît pas comme une pâle copie de son célébrissime aîné puisque ses interprétations démontrent une audace et une réelle sensibilité qui rendent son jeu particulier et unique – il remporta d’ailleurs une vingtaine de concours nationaux et internationaux.
Korobeinikov et Scriabine, la beauté de l’âme russe
En 2008, Andreï Korobeinikov crée l’événement avec un enregistrement époustouflant des Poèmes opus 32, 69, 71 et 72 et des Sonates n°4, 5, 8 et 9 de Scriabine (paru chez Mirare). La critique est unanime et l’album se voit récompensé d’un « Choc du Monde de la Musique ». Nul doute que malgré son jeune âge, le pianiste a su pénétrer l’œuvre de Scriabine… Sous ses doigts, les partitions se dévoilent inquiétantes mais demeurent insaisissables, elles appartiennent au monde du rêve comme sublimées par une grâce mystérieuse. La virtuosité technique ne prend pas le dessus sur la dimension sensible, c’est le cas aussi de son dernier opus consacré à quelques sonates et aux six Bagatelles opus 126 de Beethoven (paru chez Mirare). Même si cet enregistrement apparaît moins incarné, il présage tout de même le meilleur pour l’avenir de Korobeinikov, les six bagatelles opus 126 -que les spécialistes qualifient d’ « adieu au piano » de Beethoven- retrouvent énergie et fulgurance dans son jeu mais elles demeurent des forteresses à la complexité impénétrable comme souvent chez les jeunes pianistes… Sur scène lors de sa venue à Lyon il s’emparera de la Sonate pour piano n°30 opus 109 de Beethoven, de Chaconne de la Partita pour violon seul n° 2, en ré mineur, BWV 1004 (arrangement pour piano de Ferruccio Busoni) de Bach et de la sonate pour piano n°23 en si bémol majeur de Schubert. Un programme qui sied à merveille à la virtuosité technique et au jeu habité de ce très grand en devenir à ne pas manquer sur scène…
Andreï Korobeinikov, le 6 avril à l’Auditorium dans le cadre de la saison des Grands Interprètes, Lyon 3è.