Originaire d'Ostende, chantant aussi bien en néerlandais qu'en anglais ou en français, cette langue dans laquelle il dit rêvasser, ce belge, à la chevelure hirsute, se réclame avant tout européen. Avec la sortie de son dernier album en 2007 au nom très poétique de Jus de box (la preuve que l'on peut être un grand compositeur interprète et faire des jeux de mots tout pourris), il nous fait une petite démonstration d'éclectisme. De sa voix éraillée, il nous livre un vaste "bazar" de préoccupations en tous genres, martelé par une batterie et une guitare à l'ancienne comme on en faisait jadis dans les années 70. Une savoureuse discussion de bistro avec des alcoolos philosophes. Car on l'imagine comme ça Arno : écrivant comme il parle, chantant comme il écrit. Un homme qui aime partager. Et il le dit lui-même, s'il fait des albums, c'est surtout pour les jouer en live. Personnage au charisme indémodable, il traîne aussi ponctuellement sa carcasse au cinéma. On le retrouvera, dans son propre rôle, le 26 mars prochain dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster, de Samuel Benchetrit. Perdu au milieu d'une cafétéria entre tisanes, cafés et cigarettes, il y tient la dragée haute à un Alain Bashung désabusé. Tout un symbole.
Arno. Le mercredi 5 mars au Transbordeur, 3 boulevard Stalingrad, Villeurbanne. 04 72 43 09 99 ou www.transbordeur.fr