Notre exercice préféré aux Assises internationales du roman. La “petite conversation avec des revenants” nous a laissés des souvenirs émouvants autant que drôles. Erik Orsenna sera-t-il à la hauteur de ses prédécesseurs ? Réponse, ce samedi soir, sous la verrière des Subsistances.
La “Petite conversation avec des revenants” proposée chaque année aux AIR jouit d’un concept aussi simple qu’efficace : sous la verrière des Subsistances, un écrivain est invité à commenter des images d’archives de l’Ina sur ses grands aînés.
Les extraits sont sélectionnés avec soin parmi tout ce que la littérature compte de célébrités ayant participé à des émissions télévisées. Ce qui, en soi, garantit déjà des moments d’intense jubilation quand le silence se fait, que les lumières s’éteignent et qu’apparaissent par exemple sur l’écran un Fernand Braudel ou une Nathalie Sarraute.
Les commentaires sont ensuite presque superflus. Sauf s’ils se font sur le mode de l’humour et de l’irrévérence comme ce fut le cas en 2011 avec Dany Laferrière (un habitué des Assises, sans doute seulement excusé cette année pour cause de discours d’entrée à l’Académie française).
Erik Orsenna, l’invité de cette 9e édition, laissera-t-il un tel souvenir ? Il a en tout cas l’expérience d’une vie littéraire jalonnée de publications (il reçut le prix Goncourt en 1988 pour L’Exposition coloniale) et couronnée par l’Académie française en 1998. Son dernier roman, Mali, ô Mali, est un portrait saisissant de ce pays aujourd’hui, à travers la figure fascinante de Madame Bâ Marguerite.