L’auteure de “Réparer les vivants” dialoguera ce mardi à Lyon avec Connie Palmen et Rodrigo Fresán.
Maylis de Kerangal a sorti l’un des plus beaux romans de la dernière rentrée littéraire, Un monde à portée de main. Après Naissance d’un pont et Réparer les vivants, elle poursuit ainsi une œuvre passionnante qui montre comment les destins individuels s’insèrent dans différentes aventures collectives. Un monde à portée de main, son dernier opus en date, se situe dans cette lignée. On y retrouve une dimension collective et, à travers celle-ci, la description précise de quelques individus, dont elle fait ses héros, porteurs de défauts manifestes mais aussi de l’envie de bâtir un projet qui les dépasse. Ici, nous découvrons un trio d’étudiants qui vient de rejoindre une école d’arts appliqués, spécialisée dans les décors et trompe-l’œil. C’est le temps des apprentissages techniques mais aussi celui des soirs fiévreux, des nuits blanches dans les vapeurs d’alcool et la fumée des joints. D’une écriture souple, capable de s’approprier les termes les plus techniques de différents corps de métier aussi bien que sa vision poétique du monde et l’expression des sentiments et émotions, Maylis de Kerangal rend ses personnages infiniment attachants. C’est à regret qu’on les quitte.