Autopsie d’un amour défunt aux Célestins

Pascal Rambert plonge cruellement son scalpel dans une histoire d’amour qui agonise. Stanislas Nordey et Audrey Bonnet incarnent les deux moitiés déchirées.

Le théâtre des Célestins a eu la bonne idée d’inscrire dans sa programmation Clôture de l’amour. Une pièce qui avait valu à son auteur-metteur en scène, Pascal Rambert, un énorme succès au festival d’Avignon en 2011. Pourtant, son sujet, la rupture amoureuse, même s’il est universel, n’incite pas à la franche rigolade. D’autant qu’il est ici abordé de front, avec une cruauté des plus incisives, dans un espace blanc éclairé d’une lumière bleutée froide. Comme si l’on était dans un hôpital devant un corps qui agonise. Celui d’un amour qui n’est plus qu’un nid de souffrances. Le choix des comédiens qui incarnent l’homme et la femme qui se séparent devant les spectateurs explique sans doute une bonne part de la force du spectacle. Les rôles ont en effet été écrits pour eux, au point qu’ils portent sur scène leurs propres prénoms.

Stanislas Nordey, metteur en scène et comédien toujours soucieux d’une extrême précision dans son interprétation, incarne l’homme : il a décidé de la séparation et en expose cliniquement les raisons – premier monologue. Audrey Bonnet, au jeu plus fragile, lui répond dans un second monologue : elle accepte la décision mais rend avec détermination les coups portés.

Écrit dans une langue simple et limpide, le texte touche une réalité intemporelle, tout en l’inscrivant fortement, comme c’est toujours le cas chez Pascal Rambert, dans notre époque.

Clôture de l’amour. Du 2 au 6 avril, à 20h, aux Célestins (Lyon 2e). Le 5 avril, rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation.

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