Créé à la Comédie de Saint-Étienne par son directeur, Arnaud Meunier, J’ai pris mon père sur mes épaules, de Fabrice Melquiot, est présenté aux Célestins à partir de mercredi.
La rumeur et la presse qui nous sont parvenues de Saint-Étienne après la création de J’ai pris mon père sur mes épaules, mis en scène par le patron de la Comédie stéphanoise, laissent augurer d’un spectacle mémorable. Ce qui ne nous étonne pas vraiment. On sait depuis Je crois en un seul dieu, présenté déjà aux Célestins, et l’éblouissant Femme non rééducable, inspiré par Anna Politkovskaïa, joué au Toboggan en 2017, qu’Arnaud Meunier sait choisir des textes contemporains saisissants. Et les mettre efficacement en scène. J’ai pris mon père sur mes épaules ne devrait pas déroger à cette excellente règle.
“C’est pas grave, j’ai fait mon tour”
Le texte, fruit d’une commande au dramaturge contemporain Fabrice Melquiot, est conçu comme un long poème épique, lointainement inspiré de l’Énéide de Virgile. C’est le périple tragiquement drôle d’un père mourant d’un cancer au genou. “C’est pas grave, annonce-t-il à Énée, son fils, autour d’un civet. J’ai fait mon tour, je pourrai dire aux asticots que c’est de la viande qui a vécu.”
Mais un surcroît d’existence va être accordé à ce père souffrant (incarné par Philippe Torreton). Son fils l’emmène dans un périple improvisé vers le Far West européen, le Portugal. C’est donc une sorte de road-theatre qui se construit, sous les auspices du grand amour de l’homme malade (incarné par l’excellente Rachida Brakni). Cette fresque théâtrale est portée par une troupe de comédiens aguerris : outre Torreton et Brakni, Vincent Garanger, Maurin Ollès, Riad Gahmi et Nathalie Matter.