Vieux-Lyon (Office de tourisme de Lyon)
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Balade urbaine : à la recherche de l’héritage italien de Lyon

Population étrangère la plus nombreuse à Lyon durant des siècles, la “nation” italienne a largement contribué à l’essor commercial et industriel de la capitale des Gaules. On pense immédiatement aux marchands florentins de la Renaissance, moins aux maçons, mosaïstes et plâtriers qui ont bâti ses murs au XXe siècle. Aujourd’hui mis en avant comme atout touristique, cet héritage affiche quelques vestiges architecturaux bien visibles, mais aussi une influence plus diffuse ; impalpable... Sensuelle, comme une balade sur les pavés de la place du Change.

Un fantasme lyonnais.” Guide touristique diplômé en histoire de l’architecture, Nicolas Bruno Jacquet démonte d’emblée le fameux “héritage architectural italien” de Lyon. Même dans le Vieux-Lyon, au style en réalité largement gothique. L’influence de la Renaissance italienne s’y limite à quelques éléments bien précis et aux cours de maisons. Des stigmates, plus qu’un héritage. Cette filiation pourtant largement affichée comme atout touristique, des façades colorées du quai Fulchiron longées par le Vaporetto au trompe-l’œil qui surplombe le glacier Nardone, relèverait-elle alors exclusivement de la création marketing des tour-opérateurs ? Force est de constater que les riches familles de marchands transalpins installées autour de la place du Change aux XVe et XVIe siècles n’ont pas laissé de traces architecturales majeures. En termes d’architecture Renaissance pas d’équivalent lyonnais au célèbre hôtel d’Assézat de Toulouse par exemple. La principale trace de leur présence, Notre-Dame-de-Confort, a disparu. Construite en 1218 sur la place des Jacobins, elle était devenue l’église de la “nation” florentine à la Renaissance. Il était de bon ton lorsqu’on était une famille puissante d’y financer quelque chapelle. Et de faire appel pour les ornements à des artistes transalpins, évidemment. Quant aux titanesques projets de palais marchands sur les bords de Saône, imaginés par l’architecte de Bologne, Sebastiano Serlio, ils ne virent jamais le jour. À un cheveu d’être italienne, donc, la capitale des Gaules. Reste que L’Extraordinario Libro de Serlio, comportant des traités d’architecture rédigés à Lyon, aurait influencé les commandes des notables lyonnais dans les décennies suivantes.

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