BIEN VU

Tout est dit dans le titre et pourtant, le film s'étend sur 2h40. Le western n'est qu'un prétexte, le contexte d'un drame psychologique qui prend tout son temps. Ici, point de duel au soleil ni de chevauchée fantastique. Le cheval s'en va plutôt d'un pas nonchalant, impassible, alors que le réalisateur met en place les troubles d'un Jesse James en pleine parano interprété de bien belle manière par Brad Pitt. Robert Ford, quant à lui, incarné par un Casey Affleck que l'on aimerait détester, souligne la fascination qu'une icône peut exercer sur un individu en mal de reconnaissance.

Halloween *
On le sait depuis longtemps, le petit Michael Myers, 10 ans, a bien mauvais caractère et une habitude fort déplaisante, celle d'enfiler un masque pour massacrer tout ce qui lui passe sous l'opinel. Après quelques créatures à poils et des camarades de classe railleurs, il fait le ménage sous son propre toit avant d'être interné et, évidemment, de s'échapper pour en finir une bonne fois avec sa sœur. Rob Zombie, pionnier de la scène métal-indus avec son groupe White Zombie, a su s'imposer dans l'univers printanier du film d'horreur avec The House of 1000 corpses et The Devil's Rejects. Dans ce remake d'Halloween, de John Carpenter, Rob s'attarde sur l'enfance du tueur en série issue de cette Amérique profonde que le réalisateur affectionne. Malheureusement, la seconde partie du film, l'escapade du tueur, n'apporte rien à un genre maintes fois revisité.

This is England **
Début des années 80, dans une ville côtière du nord de l'Angleterre, un jeune garçon vient de perdre son père dans une guerre des Malouines que les Anglais ne cautionnent pas. Isolé à l'école, il finit par trouver sa place au milieu d'une bande de skinheads apolitiques et plutôt sympas. Tout se gâte lorsque leur mentor sort de prison, animé d'un nationalisme féroce dans une Angleterre ultralibérale dirigée par Margaret Thatcher. L'œuvre de Shane Meadows s'inscrit dans la lignée des Ken Loach et autres Mike Leigh qui dépeignent, avec talent, le malaise social de nos voisins britanniques. Un peu cousu de fil blanc, This is England présente, à la manière d'un roman d'apprentissage, la perte violente de l'innocence, dans un Royaume-Uni en perte de repères, aujourd'hui encore hanté par l'ombre de la Dame de fer.

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