Ce jeudi 26 mai, a été dévoilée la programmation de la 11ème Biennale d’art contemporain de Lyon. A partir du 15 septembre, une soixantaine d’artistes viendront exposer leurs œuvres. Une "terrible beauté" avec comme commissaire d'exposition l'argentine, Victoria Noorthoorn.
1916. Le poète William Butler Yeats compose Pâques. Des centaines de rebelles irlandais s’insurgent contre l’occupation britannique. Et lui, indigné retranscrit ce dramatique évènement sous sa plume. "J’ai été frappé par l’attitude de cet homme qui regarde avec une certaine perplexité son présent", témoigne Victoria Noorthoon, la commissaire d'exposition. Elle reprendra un des ses vers pour baptiser la Biennale. " Une terrible beauté est née", ce titre, à la fois intrigant et alarmiste soulève les thématiques exposées dans cette 11ème édition.
Dans les entrailles du poisson
Trois sujets ont attiré l’intérêt de Thierry Raspail, directeur artistique de la Biennale et Victoria Noorthoon lors des prémisses du projet : le dessin avec la question de la ligne, l’histoire du présent et tout ce qui concerne la narration, l’imaginaire et la théâtralité. A partir de ces interrogations formelles et conceptuelles, ils ont élaboré leur programmation. Une soixantaine d’artistes ont été conviés. De nationalité tchèque, allemande, péruvienne, zimbabwéenne ou encore argentine, chacun participe à apporter de nouvelles expériences à l’art. A le rendre vivant et proche du spectateur comme le hollandais Michel Huisman qui bâtira un énorme poisson à l’intérieur duquel deux personnes pourront s’immiscer. Tous n’ont pas la même ferveur. Certains d’entre eux dénoncent : la réalisatrice brésilienne Daniela Thomas plongera les visiteurs dans l’absurde avec la réadaptation de la pièce Breath de l'écrivain Samuel Beckett. D’autres sont plus ancrés dans l’étrangeté : le vénézuélien, Javier Téliez établit le lien entre la maladie mentale et l'art à travers sa vidéo La Passion de Jeanne d'Arc, une immersion à l'hôpital psychiatrique de Rozelle. Et enfin, il y a les optimistes et les utopistes comme le slovaque Stano Filko et ses gros ballons.
L'usine T.A.S.E, ancienne fabrique de soie
En tout, 14 000m² sont consacrés à l’exposition de ces œuvres, repartis en 4 lieux principaux à Lyon. Le musée d’art contemporain avec ses trois vastes plateaux modulables, et la fondation Bullukian, située place Bellecour seront investis à l’égal des éditions précédentes. Mais du nouveau du côté de la Sucrière : l'entrepôt de la Confluence a été réhabilité entre 2010 et 2011. Tout en préservant l’âme du bâtiment et des Docks, les architectes ont travaillé à ce que le lieu s'approprie ses nouvelles fonctions : espace de travail, manifestation culturelle et organisation de salons ou de séminaires. Durant la Biennale, il sera possible de prendre un verre sur le toit où un club a été installé. Et c’est à Vaulx-en-Velin que se trouve la surprise de cette année. L’usine T.A.S.E, ancienne fabrique de soie ouvrira ses portes pour la première fois à l’art contemporain.
Veduta et Résonance
"Si nous sommes à Vaulx-en-Velin, c’est que la Biennale se développe aussi sur deux plateformes voulues pour démontrer que la manifestation n’est pas un espace clos", explique Thierry Raspail. Leurs noms : Veduta et Résonance. Le hongrois, Yona Friedman, le 9 juillet inaugura Veduta, le volet ouvert sur l'agglomération avec un musée du XXIème siècle. Une exposition éphémère, d'une journée durant laquelle le public est invité à venir déposer l'objet de son choix au Grand Parc Miribel de Jonage. Quant à Résonance, ce volet sera dédié à la jeune création. Du 13 au 18 septembre aura lieu la troisième Docks Art Fair 2011, la foire internationale d'art contemporain consacrée au solo show. Des galeries exposant des oeuvres selon le concept : un seul artiste installé sur un stand à taille unique.
Photo : l'artiste brésilienne Laura Lima, invitée à la Biennale habille des poules de plumes colorées (DR)
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